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#1 : Le Dernier Fil de Soie

  Les gratte-ciels brisés pointaient vers le ciel comme des squelettes d'acier, des fumées épaisses obscurcissant une lune écarlate. Les rues, jadis gruillantes de vie, étaient désormais désertes, ensevelies sous des tonnes de débris et de silence. Ce n'était pas simplement une ville brisée : c'était un champ de bataille abandonné, où même l'espoir semblait avoir été écrasé sous le poids de la destruction.

  Peter Parker avan?ait au milieu de ce décor apocalyptique. Son costume rouge et bleu, autrefois symbole d'espoir, n'était plus qu'un tissu déchiré et souillé de poussière et de sang. Sa démarche était vacillante, chaque pas résonnant comme une écho funèbre dans ce désert urbain. Autour de lui, les carcasses de voitures éventrées, les batiments éventrés et les flammes vacillantes étaient autant de preuves du chaos qui avait ravagé cette nuit. Il était seul. Complètement seul.

  Ses ennemis avaient frappé vite et fort. Les Vengeurs ? Tombés. Captain America et Thor avaient mené une ultime charge contre Ultron, un des cerveaux derrière cette apocalypse, avant d'être submergés. Les X-Men ? Absents, luttant à l'autre bout du globe contre une invasion des Broods orchestrée par Magneto. Même Doctor Strange, qui avait tenté de contenir une attaque coordonnée de Dormammu et Loki, n'avait pas pu maintenir sa barrière protectrice. Peter était resté à New York, tenant le front contre une coalition infernale menée par le Bouffon Vert, Doc Ock, Venom, et d'autres figures terrifiantes comme Mysterio, Kraven, et l'Homme-Sable.

  Ses muscles protestaient à chaque mouvement, son corps n'était plus qu'un amas de douleurs vives et sourdes. Il avait ignoré le froid glacial de la nuit, les plaies ouvertes qui striaient sa peau, et cette fatigue qui pesait sur lui comme un étau depuis des jours. Même ses sens d'araignée, habituellement si aiguisés, semblaient amortis, comme si son propre corps s'effa?ait lentement.

  Le sang sur sa joue n'était pas le sien cette fois. C'était celui d'un survivant qu'il avait arraché aux griffes de la mort quelques heures plus t?t. Cet homme avait pleuré en le remerciant, avant de dispara?tre dans l'obscurité. Ce merci, ces larmes, étaient tout ce qui lui restait pour se rappeler pourquoi il continuait. Mais avec chaque pas, avec chaque heure qui passait, l'espoir s'érodait un peu plus.

  Un rire per?ant déchira le silence, un son qui fit courir un frisson glacé le long de son échine.

  ? Eh bien, eh bien, regardez qui tient encore debout. Spider-Man, le héros de la ville ! ?

  Le Bouffon Vert est apparut, descendant en piqué sur son planeur. Ses yeux lumineux se reflétaient dans les flaques d'huile et de sang, un symbole grotesque de victoire dans un monde en ruines. Peter serra les poings, sentant ses c?tes manifestant à chaque respiration. Mais il sourit malgré tout, un sourire chargé de défi, de douleur et d'une pointe d'ironie mordante.

  ? Tu ne te fatigues jamais de parler, Norman ? ?

  Le Bouffon rit de plus belle, un son tordu et mena?ant. ? Pas quand je sais que tu es sur le point de tomber. Allons, regarde-toi. Un héros brisé. Tu crois encore pouvoir faire une différence ? ?

  Peter n'eut pas le temps de répondre. Derrière lui, il sentit le sol trembler sous les pas mécaniques de Doc. Les tentacules sifflèrent comme des serpents, encerclant lentement leur proie. Et puis, comme un fant?me surgissant des ombres, Venom est apparu. Sa silhouette massive bloqua la lumière des flammes, son sourire carnassier illuminant un visage noir et brillant.

  ? Tu sais que ?a va finir, Parker. On veut juste entendre le craquement de tes os. ?

  Peter recula instinctivement, ses sens d'araignée hurlant. Son regard balaya les trois figures, cherchant une échappatoire. Mais il n'y avait aucun problème. Pas cette fois. Et pourtant, il rit. Un rire faible, presque hystérique.

  ? Vous savez quoi ? J'ai toujours été mauvais en maths, mais je crois que je peux gérer trois contre un. ?

  Le combat éclata dans un chaos de flammes et de métal. Peter plongea sur le c?té, provoquant de justesse un coup de tentacule qui pulvérisa le béton à l'endroit où il se tenait. Le Bouffon lance une série de bombes citrouilles qui éclatèrent derrière lui, projetant des débris dans l'air. Venom chargea, ses griffes raclant le sol en un bruit terrifiant.

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  Chaque mouvement était une torture pour Peter. Ses muscles br?laient, ses poumons étaient en feu, mais il tenait bon. Parce qu'il devait tenir. Parce que quelqu'un devait tenir. Il lance une toile sur une carcasse de voiture renversée, s'y propulsant pour éviter une machoire vicieuse qui claqua dans le vide.

  ? C'est tout ce que vous avez ? Vous me faites courir partout comme si j'avais encore du jus dans les jambes. Sérieusement, je n'ai pas bu de café depuis trois jours. ?

  Il parlait pour combler le vide, pour ignorer l'épuisement qui mena?ait de l'engloutir. Mais même ses blagues sonnaient creuses, comme s'il essayait de se convaincre lui-même qu'il pouvait encore tenir.

  Otto Frappa le premier. Une tentacule métallique s'enroule autour de sa cheville, le projetant au sol avec une force brutale. Peter cria alors que l'impact lui coupait le souffle, sa vision se brouillant un instant. Venom en profita pour avancer, son sourire élargi par l'anticipation.

  ? Tu ne peux pas nous battre, Spider-Man. Pas cette fois. Pas seul. ?

  Peter tente de se relever, mais ses jambes tremblent. Le Bouffon plongea, une lame scintillante à la main. Instinctivement, Peter leva un soutien-gorge pour se protéger, et la lame déchira son costume, laissant un jeu béante sur son avant-bras. Le sang coulait, chaud et poisseux, mais il serra les dents. Il ne pouvait pas tomber maintenant.

  ? Toujours debout, Parker ? ? Ricana le Bouffon, mais il y avait une pointe de frustration dans sa voix.

  Peter se redressa lentement, son souffle laborieux. ? Vous savez quoi ? Vous avez une raison. Je suis fatigué. Mais si vous pensez que je vais vous laisser gagner, vous êtes encore plus cinglés que je le pensais. ?

  Il lance une toile vers un réservoir de gaz abandonné, provoquant une explosion qui éclaire la nuit. Les flammes dévorèrent les ombres, projetant les ennemis de Peter dans le chaos. Mais il n'avait pas le temps de savourer sa victoire. Un tentacule le transper?a, le soulevant du sol.

  Otto était là, implacable. ? Toujours à bluffer, Parker. Mais cette fois, tu ne t'en sortiras pas. ?

  Peter agrippa la tentacule, le sang coulant de sa plaie. Il tirera une toile sur le système de contr?le neuronal d'Otto, provoquant un court-circuit. Les tentacules tremblaient, libérant leur emprise. Peter s'efffondra au sol, ses forces l'abandonnant. Il sentit une chaleur envahir son torse, une pression sourde qui alourdissait ses membres. Chaque respiration devenait plus difficile, chaque battement de c?ur plus prêté. La lumière autour de lui semblait se tamiser, et un étrange silence s'abattait sur son esprit.

  était-ce cela, mourir ?

  Son regard se fixe sur les étoiles à peine visibles à travers des nuages ??et des fumées. Un mélange de peur, de résignation et de tristesse l'envahit. Il sentait son corps l'abandonner, et avec lui, les souvenirs des visages qu'il avait aimés. Un à un, ils revenaient, plus clairs que jamais.

  Il pensa à May, sa tante qui avait sacrifié tant pour lui, qui l'avait toujours soutenu même quand il n'était qu'un effrayé découvrant ses gar?ons pouvoirs. Il pense à Gwen Stacy, son premier amour, dont la perte le hantait encore comme un platre béante qui ne guérirait jamais. Il revit son visage, son sourire éclatant, avant de se rappeler la chute fatidique depuis le pont George-Washington. Il pensa à Ben Parker, son oncle, et aux mots qui avaient forgé l'homme qu'il était devenu : ? Avec un grand pouvoir vient une grande responsabilité. ?

  Ses pensées dérivèrent vers Harry Osborn, son meilleur ami et son pire ennemi, consommé par la haine et la folie de son père. Il revit les batailles, les trahisons, mais aussi les moments où Harry avait tenté de se racheter. Il pense à MJ, à son rire, à sa ténacité, à leur amour compliqué mais indéfectible. Elle aurait voulu qu'il rentre. Elle aurait voulu qu'il gagne.

  Il pense aussi à toutes les vies qu'il n'avait pas pu sauver. Chaque visage, chaque cri, était une cicatrice sur son ame. Mais il pensa aussi aux victoires : aux enfants qu'il avait sauvés des flammes, aux innocents qu'il avait protégés des monstres comme ceux qui l'encerclaient aujourd'hui.

  Chaque souvenir était un rappel de ce pourquoi il portait le masque. Pas pour la gloire, pas pour la reconnaissance, mais pour les autres. Parce qu'ils avaient besoin de Spider-Man, même si cela signifiait tout perdre.

  Une larme coula sur sa joue alors que sa vision s'obscurcissait. ? Ils sont en sécurité maintenant… ? murmura-t-il.

  Et avec ce dernier souffle, Spider-Man s'éteint, laissant derrière lui une ville brisée à reconstruire, des vies à réparer, et un héritage que personne n'oublierait jamais.

  Mais ce n’était pas la fin pour lui.

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