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[BONUS !!!] HS1. Une mission vachement dure [BONUS !!!]

  Les jeune soldats furent enfin sollicités sur une mission de rang D. Un sac sur le dos, Tsukinoko courait derrière le groupe qui s’était mis en marche sans l’attendre. La tempête passée sur la région ces derniers jours avait fait beaucoup de dégats, un hameau de fermiers avait réclamé l’aide de Hanamaru. Le vent avait déraciné des arbres, qui dans leur chute avaient brisé les cl?tures des patures et les troupeaux s’étaient enfuis dans les plaines. Mais un glissement de terrain les empêchait de rentrer. Takeshi soupirait dans son coin, sans cesse, ce qui fit soupirer Shikaru à force.

  - Tu te plains déjà, Takeshi ?

  - Pourquoi on va aider ces bouseux ? rale-t-il. J'ai pas envie de dormir dans une étable avec des vaches qui puent moi.

  - C'est ce qui va t'arriver si tu continues à raler. Tsukinoko a grandi avec des fermiers, elle saura comment s'y prendre et nous serons vite rentrés. Je compte sur vous pour être attentifs à ses conseils, reprend Shikaru.

  Tsukinoko fusillait son collègue du regard, mais il lève fièrement le menton, les mains derrière la tête.

  - Mais oui, ricane-t-il. C'est un travail d'homme, elle y conna?t rien.

  - N'importe quoi ! s'agace-t-elle. Idiot !

  - Imbécile ! réplique-t-il aussit?t.

  - Vous allez pas recommencer... soupire Mikio.

  Un fermier leur indiquait le troupeau de vaches éparpillées au loin dans les prairies, séparées par un cours d'eau. Les enfants commencent alors par dégager les arbres tombés, dont le bois servira à batir des cl?tures.

  En fin de journée, alors que Tsukinoko allait chercher plus de planches de bois, Takeshi lui embo?te le pas, suivi de Mikio.

  - Tu vas te blesser, soupire-t-il. Tu devrais plut?t surveiller les vaches pour qu'elles s'enfuient pas.

  - Elles sont coincées, elles vont aller nulle part ! s'énerve-t-elle.

  Mikio soupire à nouveau, dépité. Les deux s'avancent en même temps pour prendre des planches mais Takeshi la devance et la cogne avec une planche dans son mouvement.

  - Tu me soules ! crie-t-elle en le repoussant.

  - A?e ! T'es vraiment chiante, s'agace-t-il, j’ai pas fait exprès !

  - Casse-toi crétin ! crie-t-elle en le poussant encore.

  - Ah ouais ?! s'énerve-t-il. Tu vas voir sale thon !

  Ils commencent à se bagarrer au beau milieu du chantier devant les fermiers inquiets. Mikio, qui avait hésité au début, tentait de les séparer. Tsukinoko allait mettre une droite à Takeshi mais elle reste bloquée le point en l'air, tout comme lui.

  Au loin, le regard per?ant de Shikaru était aligné avec ses ombres, retenant ses élèves.

  Libérés, Takeshi tire la langue à Tsukinoko qui lui répond par un pouce glissant avec menace sur sa gorge. Il ravale sa langue en vitesse avant d’aller ramasser les planches avec Mikio, ce dernier tout autant déconcerté que Shikaru derrière. Dégo?tée au plus haut point et énervée, Tsukinoko rentre les bras croisés. Shikaru tique lourdement sur son passage puis la laisse finalement partir, lassé de leurs disputes.

  Finalement calmée grace aux adorables chatons couchés dans une botte de paille de l’écurie, de mélancoliques souvenirs refirent surface dans son esprit. Avant d’être en ruines, le terrain autour de chez elle hébergeait un petit poulailler, où les ?ufs récoltés chaque matin étaient dégustés au petit déjeuner, des vaches récupérées chez les voisins disparus qui paturaient au loin sur les prairies et rentraient pour la nuit d’elles-mêmes, comme si elles avaient décidé de leur nouvelle demeure, un potager, un large pommier sous lequel elle passait des heures à dessiner, parmi d’autres.

  Son c?ur se resserre et elle ramène tous les chatons sur ses genoux pour réussir à contenir sa peine. L’un d’eux vient grimper sur son épaule pour lui lécher la joue, trempée de larmes salées sans qu’elle ne s’en soit aper?ue. Des pas approchèrent à la tombée de la nuit et elle reconn?t Mikio, qui faisait le tour des stabules pour la trouver.

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  - ?a va... ? demande-t-il timidement. T’es restée là toute la journée ? Ohé, tu viens ?

  Elle ne répondait pas, dos à lui, puis il entend des chatons miauler et s'approche pour voir, curieux. Accroupi juste devant son nez, la tête penchée pour la voir à travers ses cheveux qui retombaient sur son visage, il fait la moue.

  - T’es fachée ? C'est à cause de Takeshi ?

  Elle hausse les épaules puis il se laisse retomber sur les fesses.

  - Il est un peu bête mais il est pas méchant, sourit-il. Ma?tre Shikaru l’a engueulé tout à l’heure, il fait la tête dans son coin comme toi. Il veut juste frimer, ignore-le et il te laissera tranquille. Vous allez finir par vous entendre !

  - Toi aussi tu me trouves chiante ? demande-t-elle timidement.

  - Ben... hésite-t-il. Vous êtes deux imbéciles, c’est tout, glousse-t-il. Au fait, tu viens pas de Hanamaru, pas vrai ? Tu vivais où avant ? Bon allez, j'ai faim ! Tu nous raconteras à table ta vie de paysanne !

  Sans lui laisser le temps de répondre, il se relève d’un bond en la tirant par le bras hors de là.

  Deux jours plus tard, les fermiers étaient partis semer des parcelles de légumes plus loin. La brigade quant à elle devait s'occuper d'enfin récupérer les vaches maintenant que les enclos étaient prêts et les parcelles déblayées. Tsukinoko resta de c?té en refusant de les aider, toujours vexée et maussade. Les gar?ons partirent alors les chercher pendant que Shikaru essayait de motiver son élève la plus têtue, en vain.

  Les gar?ons couraient derrière les vaches depuis une heure et Tsukinoko se moquait allègrement d'eux, assise dans l'herbe avec la petite famille de félins sur ses genoux. Même Shikaru ne put se retenir lorsque les taureaux se mirent à charger Mikio à travers les collines.

  Shikaru la rejoignit avec un jeu de shogi, à défaut de la faire bouger. Quelques parties plus tard, les deux gar?ons revinrent enfin, bredouilles et épuisés. Tsukinoko joua son tour puis se mit à ricaner hautainement.

  - Aide-les au lieu de te moquer Tsukinoko, souffle Shikaru.

  Takeshi et Mikio soupiraient de dépit. Alors que Takeshi allait encore lui faire une remarque, Mikio lui offrit un violent coup de coude dans les c?tes.

  - Excuse-toi ! On y arrivera jamais sinon.

  - Et puis quoi encore, s'offusque-t-il.

  - Tsuki, aide-nous s’il-te-pla?t ! supplie alors Mikio.

  - Je croyais que c'était un travail d'hommes, pas vrai ? dit-elle effrontée. Si vous êtes si forts débrouillez-vous, j'aide pas les gens qui m'insultent de bouseuse. à toi Ma?tre, dit-elle en reprenant la partie.

  Shikaru restait les bras croisés, et Mikio fusillait du regard Takeshi qui commen?ait à flancher. Ce dernier capitule, de manière théatrale pour souligner son agacement, mais Tsukinoko l’ignorait encore.

  - Ohé t'as entendu ? s’indigne-t-il.

  - Tsukinoko, fais un effort, ordonne Shikaru. Et toi, sois sincère. Réconciliez-vous réellement, vous n'allez pas passer votre temps à vous chamailler.

  Tsukinoko réfléchit une seconde mais décide de faire un effort.

  Debout au bord du barrage, dans le silence paisible qui régnait sur les prairies, elle crie brusquement à pleins poumons en faisant vibrer sa voix. Son appel résonne dans les collines et les vaches se mettent à beugler en ch?ur.

  Mikio et Takeshi écarquillent les yeux alors que le troupeau se mit en route vers la ferme. Un quart d'heure plus tard, les vaches étaient toutes rentrées et Tsukinoko regardait fièrement ses camarades, les mains sur les hanches, qui mimèrent une révérence de grace avant d’exploser de rire tous les trois.

  En attendant le retour des fermiers, Tsukinoko et les gar?ons s'étaient enfin entra?nés pour la première fois tous les trois ensemble, sous l'?il fier de Shikaru.

  La mission finie, le chef leur offrit une poule chacun pour les remercier. Shikaru refuse gentiment la sienne pendant que celle de Mikio avait grimpé sur sa tête pour faire son nid dans son bonnet. Takeshi piaillait à c?té d'eux, pris au piège par sa poule qui caquetait en lui volant dans les plumes.

  - Tsuki à l’aide ! J’avais tort c’est des gens bien les bouseux, alors dit à cet oiseau de malheur d’arrêter ! Crie comme sur les machines à bouse !

  - Vite accroupi toi ! s'affole-t-elle. Y a qu’une seule manière de l’arrêter, mets tes mains sous tes bras et crie ? boc boc ? !

  Tout le monde se marrait de plus belle, devant le gar?on qui courrait pour sa vie en imitant son prédateur à tue-tête, baté.

  Takeshi les surprend pleurer de rire derrière lui et se redresse brusquement. La poule le coupe dans son élan d’insultes en le chargeant et il s'enfuit dans un enclos, sans faire attention aux bouses de vaches. Tsukinoko finit par avoir pitié de lui et va attraper la poule échauffée par les pattes.

  - Eh c'est rien, tu vas pas pleurer pour ?a, glousse-t-elle alors qu’il ralait en essuyant son pied dans l'herbe, rouge de honte.

  Il attrape sa sandale pleine de bouse et feint de la toucher avec, avant de la poursuivre à travers la ferme pour se venger et lui lance la sandale dégo?tante de toutes ses forces. Tsukinoko se serre de Mikio comme bouclier sans le prévenir, qui se prend la sandale en plein visage. Tsukinoko explose de rire mais Takeshi devient pale alors que Mikio ne bougeait plus, le visage gras.

  - Takeshi ! hurle-t-il brusquement le regard noir.

  - Cours la bouseuse ! crie Takeshi en détalant.

  Mikio les prend en chasse, la sandale à la main, mais jette finalement son dévolu sur Tsukinoko qui se marrait encore. Sous le regard consterné de Shikaru et celui amusé des fermiers, Takeshi rejoint Tsukinoko dans sa fuite, leurs sacs sur son dos avant de filer sur la route, poursuivis par la horde de poules, et de Mikio.

  - Les enfants ont l’air de s’être enfin réconciliés, sourit le fermier, ce ne sont plus des disputes mais de gentilles chamailleries.

  - Certes, soupire Shikaru. Notre chef a vu juste en nous attribuant cette mission, souffle-t-il avant de le saluer.

  Shikaru s’en va d’un pas rassuré, alors que ses élèves fon?aient sur le chemin en se chamaillant, ne sachant plus qui était leur adversaire entre les poules ou la sandale salie.

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