Les bras chargés, Tsukinoko ressort tant bien que mal de l’épicerie avec en plus un sac à ses pieds après avoir racheté des fournitures. Elle s’accroupit pour poser les sacs, puis reste ainsi pour trouver une solution afin de tout ramener chez elle, seule.
Des ombres filent sur les toits en face, et elle reconna?t l'escouade. Sans hésiter, elle les appelle pour qu'ils viennent l'aider, espérant qu'ils aient le temps, mais ils la saluent de la tête sans s'arrêter.
- Eh attendez ! Super... rale-t-elle.
Elle coince alors un sac sous chaque bras et attrape le troisième avec les dents pour le tirer vers elle, avant de le coincer entre les deux autres.
Alors qu'elle allait se relever, dans sa man?uvre bancale, quelqu'un approche. Kakashi. Elle l'ignore mais il reste planté là et elle attend qu'il parte pour se relever.
- Tu as besoin d'aide ? demande-t-il en relevant son masque.
- Non merci, dit-elle sèchement.
A peine Tsukinoko se relève-t-elle avec le sac tenu entre ses dents que le papier craque, et Kakashi rattrape le paquet à temps. Elle hésite une seconde mais baisse les bras et souffle le bout de papier resté coincé en bouche, en le regardant de travers, puis lui tend un autre sac.
Le menton en l’air d’un air effronté, elle se met en route sans le regarder, encore vexée. Il soupire derrière elle avant de se mettre en route aussi, puis vient marcher à c?té d'elle au bout d'un moment.
Arrivés en bas de chez elle, Tsukinoko repense au guide qu’elle avait feuilleté et se demande s'il comptait vraiment arranger les choses. Mais étaient-ils réellement amis ou seulement collègues. Elle le regarde de travers avec insistance, mais il reste muet.
- Tu comptes voler mes courses ou tu montes pour les déposer ? dit-elle sèchement.
II grimpe jusqu’à la terrasse au lieu de répondre, et alors qu’il allait entrer poser les sacs de courses elle le bouscule pour les récupérer. Il parle enfin, les sacs dans les bras.
- Je comprends que tu sois en colère pour ton blame mais tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, dit-il sérieusement d'un air lassé.
- Bon d’accord j'ai désobéi et je sais très bien que j'ai mal agi, dit-elle reparlant de l’assaut de Kabi avec l’armée de Subaku. Je suis pas inconsciente, je comptais en discuter avec toi après. Mais crois pas que je suis qu'une idiote qui va en faire qu'à sa tête, c'est toi le Boss pas moi, je remets pas en cause ton autorité.
- Bien. C’est déjà une chose de dite.
- Quoi ? se vexe-t-elle. On est quittes, Boss ? exagère-t-elle.
- Ce n’est pas ce que je te reprochais.
- Alors pourquoi tu m'as dénoncée comme ?a ?! Vous pouviez vous occuper de la troupe partie en reconnaissance pendant que je m’occupais des autres ! Hanamaru n'était pas prêt pour l'assaut, chaque seconde était précieuse !
- Personne ne t'a demandé de te sacrifier Tsukinoko, dit-il sèchement. Tu avais un essai, ensuite le but n’était pas de les anéantir mais d’essayer de gagner du temps.
- Règle n°9 : Un ninja ne doit ni tuer, ni blesser, ni attaquer une personne si ce n’est pas un ordre OU pour défendre sa vie ou la vie d’un autre, récite-t-elle. Vos vies étaient en jeu, celles de tout le village même.
- Cela ne signifie pas agir sans réfléchir. C'est honorable que tu sois prête à mettre ta vie en jeu pour Hanamaru, mais ?a ne veut pas dire que tu doives te jeter sans réfléchir sur l'ennemi, réplique-t-il d’un ton mi inquiet.
Tsukinoko s'étonne de sa distance et se sent de plus en plus malheureuse de la situation, alors qu'elle voulait juste les protéger.
- Tsukinoko, dit-il d'un ton autoritaire, quoi qu'il arrive tu ne peux pas continuer à te laisser emporter par tes émotions. Je t'avais déjà empêché d'utiliser Shinigami no Hikari sans être possédée, puis tu as quand même continué-
- Je sais ce que je faisais putain ! s'agace-t-elle. J'ai vu une opportunité et j'ai foncé ! Je...
Elle baisse les bras et souffle un grand coup, en sentant encore la frustration monter. Elle va récupérer les sacs restants dehors mais il fait un pas en arrière en la regardant les sourcils froncés. Elle ne décolère pas devant son attitude et s'écrie brusquement.
- Y?ji a déjà d? se sacrifier, j'aurais pas supporté de vous voir aussi dispara?tre ! C'est peut-être la Colonie mais pour moi je peux pas laisser mon équipe mourir ! Je les aurais repoussés pour que vous puissiez aller en sécurité à Hanamaru ! Je suis pas allée à l'Académie comme tout le monde ! encha?ne-t-elle. Je découvre à peine ce que c'est de progresser avec son équipe, comme toi t'as pu !
Elle se tait brusquement en ayant peur d'être allée trop loin. Il garde ses positions, et elle continue alors en essayant de ne pas s'emporter davantage, fuyant son regard.
- Tu avais enfin réussi à t'entendre avec ton équipe mais ils... ils... Je veux pas que ?a m'arrive aussi ! s'écrie-t-elle. J’ai pas envie de devoir faire dispara?tre vos corps moi-même.
Quelques secondes s'écoulent et elle redoute d'en avoir trop dit, car les principes de la Colonie ne cautionnaient pas ceci. Kakashi fixait le sol, mais il se ressaisit et répond enfin.
- J'ai rapporté tes actes pour que tu te rendes compte que tu te mettais en danger. Je ne comptais pas les laisser mourir non plus, ni te laisser te sacrifier pour nous.
- Alors revois la définition du mot ''sacrifier''. C'est pas à toi de décider de ?a, dit-elle sèchement, si je choisis de tout donner c'est mon-
- C'est à moi de veiller sur vous, je suis aux commandes et personne d'autre. Tsukinoko ce n'est pas un jeu ! s'énerve-t-il. Tu ne sais pas ce que ?a signifie réellement de donner sa vie pour quelqu'un !
- Quoi ?! s'offusque-t-elle.
- Tu passes ton temps à te mettre en danger sans réfléchir, et c'est à moi de te sortir de là à chaque fois !
Elle sort de ses gonds et ne supporte pas ses accusations, ses suppositions, ses reproches, alors qu’elle avait tant souffert.
- Arrête alors ! crie-t-elle. Laisse-moi tranquille putain ! Tu crois toujours tout savoir mais tu sais rien de moi ! Tu dis que tu veilles sur tes camarades mais tu sais pas ce que c'est réellement, comment est-ce qu'on veille sur quelqu’un ! crie-t-elle sans remarquer sa réaction. Tes camarades se sont sacrifiés pour toi, désolée qu'ils aient pas survécu ! J'aurais préféré être morte aussi et que mes parents soient toujours vivants à ma place, pardon d'avoir survécu ! hurle-t-elle furieuse.
Il écarquille les yeux en l'entendant.
- Tes parents... ont été tués ? hésite-t-il.
Dépitée, elle le pousse brutalement, continuant à crier de tristesse dans sa colère mélancolique.
- Pardon ! D'être en vie à la place de tes amis ! à la place de mes parents ! à la place de tout le monde ! Je suis désolée d'avoir sauté sur G?me en croyant que j'allais l'arrêter, crie-t-elle, comme si je pouvais le retenir pour qu'ils s'enfuient !
Le sac de courses lui échappe des mains mais il reste pantois et n'ose plus rien dire. Kakashi croyait avoir compris comment ses parents étaient morts. Tsukinoko s’agite de plus belle, jetant son sac à terre pour le plaquer contre la porte-vitrée, un bras pressant sa gorge.
- T’espères que quelqu’un d’autre prenne le blame à ta place ? souffle-t-elle entre ses dents. Qu’en t’en prenant à moi ?a rattrape tes fautes passées ? Pardon d'être vivante et pas eux ! hurle-t-elle encore. C'est ?a que tu voulais entendre, hein ?! C'est pas ?a que tu te dis tous les jours ? Parce que moi si ! Tu crois que ?a me fait rire ?a ? Que c'est un jeu pour moi ?! Que ?a m'a fait plaisir de me jeter sur ce monstre pour les sauver ?! Mais c'est moi qui me suis réveillée, seule, et ils avaient disparu ?! De devoir accepter que j’aie échoué ?! crie-t-elle la voix brisée. Disparus, comme ?a !
Kakashi reste sans voix, désemparé, mais son silence fait sortir Tsukinoko de ses gonds. De justesse, il pare son coup de poing pour la repousser. Il ne la lache pas du regard, mais des larmes se forment au creux des yeux de Tsukinoko, avant de dévaler son visage rempli de fureur.
Au fond de son regard, Kakashi n’y voyait pourtant que de la tristesse, du désarroi. Il l’avait jugée trop vite dans son raisonnement. Un souvenir vient emplir son esprit. Après être allée voir Tsukinoko à l’h?pital, à leur retour de Somitto, Nezumi faisait une dr?le de tête et s’expliqua.
? Les gens pleurent, mais ce n’est pas parce qu’ils sont faibles. C’est parce qu’ils doivent garder la tête haute depuis trop longtemps. ?
- Tu pleures, dit-il doucement.
- Je pleure pas ! s’énerve-t-elle.
- Tu ne t’en rends même pas compte, s’afflige-t-il.
Elle se redresse et touche ses joues, puis recule d’un pas pour s’essuyer le visage et se ressaisir, morte de honte.
- J’ai compris que derrière toute cette colère qui t’accompagne, s’y caches de la tristesse. Beaucoup, que tu refoules, continue-t-il d’une voix calme. Tu ne te rends pas compte que tu pleures parce que les larmes ne viennent pas de tes yeux, mais de ton c?ur qui déborde. Tu refoules tout ton mal-être depuis si longtemps, tu gardes la tête haute, tu parles fort pour étouffer les appels au secours à l’intérieur de toi. Mais tu sais, les yeux ne mentent jamais. Tu peux sourire, clamer ce que tu veux, me maudire, mais tes yeux ne mentent pas. Du moins, ils ne me mentent pas, à moi.
Toute sa colère redevient tristesse.
- La... La faiblesse est répugnante, murmure-t-elle. Je suis pas une pleurnicheuse, je suis pas faible ! Je...
- Tu as le droit de pleurer, Tsukinoko, tu as le droit d’être triste, souffle-t-il les sourcils arqués.
Tsukinoko décrispe lentement ses épaules, sans le lacher du regard, son visage se froisse, et la douleur dans sa poitrine est telle qu’elle se tient la gorge en suffocant, croyant entendre sa mère à travers les paroles de son ami.
- Même si tu gardes la tête haute, que tu es forte. Tu ne peux pas porter tout Hanamaru sur tes épaules, pas si tu te mens à toi-même.
- Je lui ai promis de veiller sur Hanamaru, sanglote-t-elle.
Une lamentation s’échappe de ses lèvres tremblantes, si déchirante que Kakashi ferme les yeux une seconde, comme pour ne pas flancher.
Pliée en deux, il l’enveloppe dans ses bras jusqu’à l’amener à genoux, comme une protection autour elle. Il l'immobilise alors qu'elle se débat, son visage enfoui dans son plastron.
- Je laisserai plus personne derrière ! Je-je... suffoque-t-elle, peu importe ce que tu dis. Je... Je veux plus... Jamais. Lache-moi, sanglote-t-elle la voix brisée.
Il ne dit rien et continue à la tenir contre lui.
- Tu n’es pas la seule à te dire ?a tous les jours, répond-il doucement, c'est ce que je me dis aussi. Je ne sais pas comment veiller sur mes amis, ou être simplement un bon ami, et ?a m'a co?té cher. Mais aujourd’hui, je fais tout ce que je peux pour éviter que ?a se reproduise. Et pour éviter que davantage de personnes souffrent, comme toi. Je suis désolé pour tes parents.
Elle s'étonne et relève la tête vers lui, mais voit dans ses yeux tellement de peine. Elle fond à nouveau en larmes, comme si sa peine déteignait sur elle, se noyant chacun dans le courage et la peine absolue de l’autre.
Rassurée dans ses bras, comme s'il venait à son tour d'absorber sa peine et de l'en protéger comme un bouclier, bien l’ait provoquée. La colère avait laissé place à la compassion.
- Pardon d’avoir crié... murmure-t-elle honteusement.
- Ne t’excuses pas Tsukinoko, dit-il calmement. Pardonne-moi, je n'aurais pas d? dire ?a. Tu as raison, je ne te connais pas, je ne sais pas ce que tu as pu vivre. Je te promets que je ne laisserai pas ce qu'il m'est arrivé t'arriver aussi. Je ne le souhaite à personne. Et je ne souhaite pas revivre ?a non plus. Alors arrête de foncer sans réfléchir. Et là, on pourra s’entendre tous les deux.
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Elle acquiesce lentement, et essaie de se défaire, mais il resserre ses bras autour d'elle pour la serrer encore plus fort, comme s’il n’avait enlacé personne depuis des années. Elle a l'impression de crouler sous tout l'amour du monde dans ses bras et ne peut s'empêcher de se remettre à pleurer silencieusement, relachant enfin toute la pression.
Après toutes ces années de solitude, elle ressentait un véritable réconfort, encore plus proche que celui de Haruo ou de ses amis, comme si sa place se trouvait là dans ses bras. Elle le serre de toutes ses forces en priant qu'il reste auprès elle, car il faisait désormais partie de sa vie, de sa famille, même si elle ne le lui avait jamais dit, et elle ne souhaitait en aucun cas qu'ils se perdent de vue.
C'était bien plus qu'une simple relation de travail pour elle, qu’une amitié extraordinaire. Une compassion mutuelle, réciproque. Tsukinoko avait remarqué beaucoup de ténèbres en Kakashi, mais réalise qu'il s'agissait bien de tristesse et de culpabilité masquées.
Personne ne devait être ainsi, se sentir ainsi, comme lui elle voulait tous les protéger. Ses efforts et sa maladresse avaient eu raison d’elle.
- Boss... Je suis désolée... soupire-t-elle. Je voulais pas-
- Arrête de m’appeler comme ?a, je te l'ai déjà dit. Et, pour une fois, c’est toi qui as raison. Ceux qui transgressent les règles sont des moins que rien, mais ceux qui abandonnent leurs camarades sont pires.
Elle se tait et il la relache doucement. Elle essuie ses larmes dans ses manches, s'accroupit pour ramasser ses affaires, rentre poser son sac dans la cuisine et alors qu'elle allait faire demi-tour pour récupérer les autres, elle voit Kakashi en train de déballer les courses en vérifiant que rien n’était cassé après leur dispute.
Le sentiment minable de s'être emportée dispara?t alors qu’elle bronche.
- Fais comme chez toi.
Il se redresse brusquement, gêné, mais elle glousse devant sa tête et va ranger un autre sac avec son aide. Il constate que rien n'est ab?mé, puis réalise que c'était la première fois qu'il rentrait vraiment chez elle.
- Dis, j’allais m’entra?ner, ?a te dit de venir ? Faudrait qu'on travaille sur une technique un jour quand même Boss, sourit-elle.
- Une technique ? s'étonne-t-il.
- Ouais ! On est presque pareil, glousse-t-elle.
- C’est vrai.
- Cache ta joie, grimace-t-elle. Tu trouves pas que ?a serait utile en mission ?
- S?rement, hausse-t-il les épaules.
- Décidément... boude-t-elle. T'es trop mou.
- Mou ? s'étonne-t-il.
- Ouais, c'est une constatation, dit-elle d'un air s?r d'elle. Tu veux ou tu veux pas ? Tu donnes des ordres en mission mais le reste du temps t'es mou comme un mocchi ! Bouge-toi ! ordonne-t-elle.
Il reste penaud, à la fois contrarié, surpris, outré et la regarde avec de gros yeux en cherchant une répartie. Elle maintient son regard en fron?ant les sourcils, agacée de son indolence, et il croule sous la pression devant sa persistance.
Elle éclate de rire.
- Eh beh c'est pas gagné !
Elle le laisse planté là et part dans sa chambre. Quelques minutes plus tard, elle revient revêtue d’une tenue d’entra?nement tout en enfilant ses mitaines.
Il n'avait pas bougé d'un pouce, et elle attrape ses sabres avant de s'écrier sur le pas de la porte-fenêtre en le pointant avec.
- Je vais m'entra?ner au terrain n°8, si t'es décidé on se retrouve là-bas, dit-elle déterminée. Et... merci, sourit-elle tendrement.
Il la regarde partir, sa silhouette arpentant les toits de Hanamaru, avant de réaliser qu'il est seul chez elle. Il s'empresse de sortir à son tour en lui volant une pomme au passage, piqué dans son estime.
Tsukinoko arrive sur le terrain d'entra?nement et s'échauffe d'abord au lancer de shurikens et de kuna?s. Elle retourne chercher les armes plantées dans les cibles, mais repense tout à coup à sa perception améliorée en possession par le Gardien, et décide alors d'essayer de s'améliorer tout en étant dans un état normal.
Seule, elle fait un clone qu'elle envoie se cacher pour l'attaquer de dos afin d’améliorer ses réflexes. Sabres en mains, elle repère grace au bruit et du coin de l'?il les armes fon?ant sur elle. Elle les repousse toutes, sauf une, qu’elle n’avait pas réussi à repérer à temps et bondit sur le c?té.
Sur les cibles, les armes étaient plus ou moins centrées, quelques-unes à c?té. Elle peste dans sa barbe, insatisfaite. Alors qu’elle ramasse le tout pour recommencer, elle sent quelque chose arriver à toute vitesse dans son dos et lance à temps trois shurikens qui dévier les poignards lancés droit sur elle.
Son aura émane pour débusquer le malfaiteur, vraisemblablement planqué dans un arbre. Elle appara?t en un éclair derrière lui dans un nuage de vapeur. Sans se déconcentrer, elle décoche son sabre, mais l’intrus s'évapore à son tour.
Elle sent son aura au-dessus d'elle et tranche en deux la branche sur laquelle il se tient, l'air de rien. Il tombe devant elle, pris de court, et elle lui assène un puissant coup de pied. Le malheureux n’était autre que Kakashi.
Malgré qu'il pare son coup, il est projeté sous sa force sur le terrain. Tsukinoko ne retenait pas ses coups, cette fois-ci. Elle décide de continuer jusqu'à l'avoir, amusée, et il a peine le temps de faire un saut en arrière pour éviter un autre coup de pied.
Ils s'affrontent du regard en attendant que l'autre lance l'assaut, et s’ensuit un affrontement fulgurant mêlant arts martiaux et armes, où Tsukinoko, d’une agilité redoutable, utilise son sabre planté au sol comme pivot pour déséquilibrer Kakashi et le projeter d’un mouvement acrobatique.
Il a peine le temps de reprendre son souffle qu'il sent quelque chose de froid et pointu contre sa gorge. Il se fige aussit?t et entend un gloussement derrière lui, puis sent les lames sur le flanc glisser contre sa gorge et voit leur bout se croiser sous son menton.
- Je croyais qu'on avait d’autres trucs à faire, Boss ? se moque-t-elle.
Elle range rapidement ses sabres tout en s'esclaffant fièrement, puis se laisse tomber sur les fesses face à lui avec un sourire machiavélique.
- Alors, on fait quoi mon petit mocchi ? glousse-t-elle.
- Pour commencer, ne m'appelle pas comme ?a, lance-t-il d'un air méprisant.
- Pff, peste-t-elle en se relevant.
- Tu voulais que je t'aide sur quoi ? demande-t-il.
- Mais nan ! On devrait mettre au point un encha?nement, ou même une technique à nous deux ! s'excite-t-elle.
Il se masse le menton en réfléchissant et elle s'assoit dans l'herbe en attendant qu'il trouve une idée.
- On a qu'à trouver un truc qui atteint deux fois plus de cibles, marmonne-t-elle au bout d’un moment, allongée. Deux personnes, une seule technique, donc moitié moins d'efforts pour chacun et deux fois plus de cibles touchées que si toi ou moi on lance une attaque seule. ?a te va mieux comme ?a ? grimace-t-elle. C'est le principe quoi...
- Soit. On devrait combiner nos techniques qui consomment le plus de chakra alors, pour diviser par deux la quantité utilisée.
- Shinigami no Hikari ? demande-t-elle en se redressant brusquement.
- Non, lance-t-il d'un air méprisant. Combien de fois dois-je te dire que-
- Oui oui, souffle-t-elle. Uchitaoshi Kusari ?
- Voilà.
- Bah... Et on en fait quoi ? Elles sont pareilles nos techniques, grimace-t-elle, à part pour la portée.
- Justement, en les assemblant on devrait trouver un équilibre.
- Comment ?
Il hausse les épaules et elle se rallonge dans l'herbe en soupirant. Il reste debout les mains dans les poches à réfléchir pendant qu'elle se met à piquer du nez.
Elle se perd dans ses pensées jusqu'à ce que des gouttes d'eau tombent sur son visage. Elle se réveille lentement sans savoir depuis combien de temps elle s'était assoupie, et cherche des yeux Kakashi alors qu'une averse éclate. Le terrain était désert et elle comprend qu'il l'a laissée en plan au lieu de trouver une solution. Elle hurle son nom, furieuse, mais l’écho des alentours vides lui revient.
Quelques jours plus tard, Tsukinoko s'ennuyait, lassée de s'entra?ner seule. Kakashi en plus ne lui serait d'aucune aide car elle ne l'avait pas recroisé depuis la dernière fois. Elle enfile un short, des chaussettes jusqu’aux genoux et un débardeur sous un pullover énorme, mitaines aux mains et s'en va à l’Académie avec ses sabres accrochés à la taille pour déranger impunément son ma?tre.
La file d’attente devant grande la salle était longue, et elle passe sans gêne devant les équipes qui attendaient leur tour. Le soldat devant la porte qui organisait les allées et venues lui barre la route à son arrivée.
- Votre matricule et le numéro de votre équipe, s’il-vous-pla?t.
- J’ai pas d’équipe, s’étonne-t-elle.
Toute la file la regardait de travers, et il lève un sourcil. Il vérifie sa liste puis répond enfin.
- Le Chef n'attend que des équipes de jeunes recrues cet après-midi.
- Oui oui, peu importe, souffle-t-elle en tentant de passer.
- Vous pourrez revenir en fin de journée.
- Hein ? Je fais vite, sourit-elle avec exagération.
- Le Chef est occupé, insiste-t-il, il y a les-
- Me fatigue lui... marmonne-t-elle.
Elle croise les bras et reste plantée là, attendant qu'il la laisse passer. Dans la salle, Haruo avait fini avec une équipe accompagnée de leur professeur. Ils s’en vont et Tsukinoko s'avance l'air de rien mais le soldat lui barre le passage et referme la porte derrière eux.
- Fa?tes la queue, dit-il sèchement.
- Oh là là... Laisse-moi passer putain, se vexe-t-elle.
- Vous perturbez les rendez-vous de ma?tre Sato, s'agace-t-il.
- Tu veux dire de mon ma?tre ? lance-t-elle avec arrogance.
Il plisse les yeux, la regardant de haut en bas puis s'exclame s?r de lui.
- Je ne sais pas qui vous prétendez être, mais les membres du trio légendaire et Tsukinoko Sato sont les seuls disciples du Chef. Vous n'avez pas de brassard donc j'en déduis que vous n'êtes pas soldat. Cette partie de l'Académie n'est pas autorisée aux civils, veuillez circuler Mademoiselle.
Il fait un signe de tête à deux collègues plus loin qui arrivent pour l'escorter dehors. En une demi-seconde, Tsukinoko les éjecte tous les trois avec son aura et saisit un de ses sabres. Ils ont à peine le temps de cligner des yeux qu'ils se retrouvent les pieds par-dessus la tête, avachis contre le mur d'en face. Devant les Commandants et leurs élèves dans le couloir, visiblement choqués, Tsukinoko range son sabre avant d'entrer tranquillement, sans oublier de refermer la porte derrière elle.
- Yo Jījī, sourit-elle joyeusement.
- Tu... qu'as-tu fait au secrétaire qui gardait la porte ? s'afflige-t-il en devinant.
- Mais rien, glousse-t-elle, il se rappellera de moi maintenant ! Dis, t'as fini quand ? J'ai besoin que tu m'entra?nes !
- Pas de suite, je dois recevoir toutes les nouvelles équipes pour leur attribuer leurs premières missions.
- Nul... rale-t-elle. ?a va prendre des heures ! J'ai besoin de toi, je me fais chier toute seule ! crie-t-elle en levant les bras au ciel.
- Tsukinoko, soupire-t-il. Tu dois assumer-
- Ouais ouais je dois assumer les conséquences de mes actes bla bla bla, grimace-t-elle en roulant des yeux. J'ai le droit de m'entra?ner avec mon ma?tre quand même ?!
- Oui, mais je suis occupé.
Elle se met à bouder en croisant les bras devant lui. Il réfléchit alors à comment l'occuper. D’un signe de la main, il appelle un agent qui appara?t entre eux, un genou à terre. L’agent récupère la note que Haruo lui confie avant de dispara?tre à nouveau.
- Va attendre à l'entrée principale, quelqu'un viendra pour superviser ton entra?nement pour les prochains jours.
- Mais...
- J'ai du travail, allez ! s'énerve-t-il.
- D’accord d’accord. Merci Jījī, dit-elle d'un air mielleux en lui lan?ant un baiser en l'air.
De l’autre c?té, les trois soldats se plaignaient derrière la porte, et ils sursautent en la voyant sortir. Ils hésitent à lui faire une remarque mais elle s'exclame aussit?t.
- Maintenant que vous avez retenu ma tête, retenez mon nom ! Et apprenez à obéir à vos supérieurs, tire-t-elle la langue.
- Vous-vous ne nous avez pas dit votre nom, marmonne le secrétaire en tentant de rester digne.
- C'est écrit juste là, sourit-elle en donnant une pichenette sur son torse.
Alors qu’elle s’en va, ils se rendent compte qu'elle avait gravé son nom sur leurs vestes à chacun en découpant le tissu avec son sabre. Haruo soupire d'agacement depuis son bureau en voyant l'?uvre de sa disciple.
- Fa?tes entrer l'équipe suivante et allez vous changer ! crie-t-il furieux alors qu'ils ne réagissaient pas.
Tsukinoko avait foncé à l'entrée du village pour y retrouver, avec déception, Mikio seul, au poste de garde. Ils se saluent et elle s’étonne de le voir sans son bin?me.
- Takeshi est parti chercher des documents à l'Académie, explique-t-il.
- Depuis combien de temps ? plisse-t-elle les yeux perplexe.
Il regarde sa montre puis écarquille les yeux. Il se met à s’agiter seul en vociférant son agacement.
- Le batard ! ?a fait une heure qu'il est parti !
- Je viens de l'Académie et je l'ai pas croisé. Il sèche encore le travail, s'esclaffe-t-elle.
- Takeshi ! hurle-t-il.
- Eh... Il reviendra un jour t'inquiètes pas, glousse-t-elle.
- Tu veux pas aller le chercher ? supplie-t-il dépité.
Elle s'assoit au bord du stand et surveille les environs au cas où son entra?neur arrive, impatiente.
- Allez Tsukinoko... Je peux pas laisser le poste sans surveillance !
- Nan, j'ai pas le droit de travailler, s'amuse-t-elle. Et j'attends quelqu'un.
- Ah bon ? Qui ?a ?
- Je sais pas en fait... réalise-t-elle. Quelqu'un qui doit s'occuper de mon entrainement, hausse-t-elle les épaules.
Ils continuent à discuter pour tuer le temps, mais le temps passe, et passe encore, et elle se demande si Haruo avait vraiment trouvé quelqu'un. Elle attend encore, puis quelqu'un approche et Mikio se redresse brusquement.
- Takeshi ! crie-t-il en colère.
- Quoi ? s'étonne-t-il l'air de rien avec un chocolat chaud à la main. L'Académie est bondée aujourd'hui, soupire-t-il.
- Prends-moi pour un idiot ! Ils sont où les documents alors ?
Alors qu'ils commencent à se disputer devant Tsukinoko qui n'en manque pas une, quelqu'un d'autre appara?t à c?té d'elle en la faisant sursauter.
- Ah ! Nezumi ? s'étonne-t-elle.
Il était en tenue décontractée, avec juste ses sacoches de combat à la taille et elle s'étonne encore en trouvant Sunifa sur son épaule.
- Qu’est-ce qu’il y a ? J'ai pas encore repris le travail hein, souffle-t-elle.
- Justement, s'exclame Sunifa. Tu dois assister Nezumi dans ses entra?nements jusque-là.
- Hein ? Je peux pas, j'attends déjà quelqu'un qui doit s'occuper du mien !
- Comment ?a... ? s'étonne Sunifa. Pourtant Kakashi a dit que tu devais le faire.
- Kakashi... ? Il est gonflé lui ! s'agace-t-elle.
- Il m'a donné ?a pour toi au cas où tu aurais besoin de plus de précisions.
Un message, venant de Haruo, puis de Kakashi en dessous :
? Kakashi sera chargé de la formation de Tsukinoko.
Haruo Sato
↓
Ton exercice : t'entra?ner avec Nezumi jusqu'à ta reprise. OBéIS.
Kakashi Shiroi, et ton CHEF. ?
- Mais... s'offusque-t-elle. Il se prend pour qui lui ?!
- Ton chef on dirait... s'exclame ironiquement Takeshi en lisant par-dessus son épaule.
- Dégage imbécile !
Elle se retourne en colère vers Nezumi et Sunifa.
- Toi ! s'écrie-t-elle en pointant du doigt Nezumi. Tu vois pas qu'il veut juste se débarrasser de nous ? Il est où ? demande-t-elle à Sunifa.
- Occupé.
- Où ?a ?
- Il est malade Tsuki, soupire-t-il.. Venez, je vous accompagne jusqu'au terrain.
- Malade ? Encore une excuse ! crie-t-elle furieuse.
- Commandant Tsukinoko, si vous souhaitez faire autre chose je peux-
- Nan nan nan, c'est lui le soucis ! crie-t-elle en coupant Nezumi.
Elle prend brusquement Sunifa dans ses bras et le coince en lui frottant vigoureusement la tête avec le bout de son pouce pour le faire parler. Il gesticule pour se défaire alors qu'Nezumi ne sait pas quoi faire, un peu dé?u sans le laisser para?tre.
- Il est chez lui ! craque Sunifa.
- Il a une mission non ? Il me fait la morale tout le temps alors qu'il désobéit lui-même ? s’offusque-t-elle.
- Il n'a pas désobéi, il t'a donné un exercice, et il-
- Dépêche-toi sinon je te donne un bain, ordonne-t-elle sèchement.
Sunifa frissonne des pieds à la tête mais ne bouge pas. Elle se lèche alors le petit doigt avant de l'approcher dangereusement de son oreille. Il tente de ne pas s'affoler mais finit par craquer. Il soupire un grand coup en sautant à terre puis s'élance chez son ma?tre.
Nezumi hésite à la suivre mais elle lui lance avant de partir.
- Je lui règle son compte et on ira s'entra?ner avec lui ensuite !
Ils la regardent tous les trois partir et Takeshi, les pieds sur le stand en équilibre sur sa chaise, s'exclame nonchalant en se balan?ant.
- Je me demande lequel des deux va se faire engueuler par l'autre...
- Toi si continues à mettre tes pieds sur la table ! rale Mikio.
Ce dernier balaye les pieds de sa chaise et Takeshi s'étale par terre. Mikio reprend son travail l'air de rien mais remarque que Nezumi restait planté là, puis Takeshi se relève peu fier et l’interpelle pour changer de sujet, en époussetant ses habits.
- Eh toi, t'es dans son équipe non ?
- Comment sais-tu ? s'étonne Nezumi.
- Bah elle avait l'air de dire que Kakashi vous évite, et vu que c'est son chef... ?a doit aussi être le tien alors ?
- Oui, hésite-t-il.
- Alors... Elle a vraiment éliminé l'armée de Subaku seule ? s'écrie-t-il tout à coup.
- Oui.
- Enorme ! Ce gros thon sert finalement à quelque chose.
Takeshi allait continuer mais il relève les yeux après avoir ramassé sa chaise pour constater que Nezumi avait disparu.