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25. Identité découverte

  Finalement rentrée à Hanamaru, Tsukinoko s'était réveillée à l'aube après avoir dormi comme une masse, confortable dans son lit, mais un mouvement avait réveillé la douleur.

  Elle se lève en ralant et prend tranquillement son petit déjeuner après avoir changé ses bandages, en pyjama. Le soleil se lève timidement et elle décide de demander à Haruo la permission de venir au moins quelques jours par semaine l'aider à la résidence, et qu'elle s'occupera elle-même les autres jours. Tenry? refusait de la soigner après son geste qu’il jugeait inconscient.

  Elle file se préparer et choisit une longue robe en laine facile à enfiler de couleur taupe, et laisse ses cheveux lachés, trop fatiguée pour les attacher. Elle arrive tranquillement à la Résidence et toque au bureau de Haruo. Il l'invite à entrer mais fronce les sourcils en voyant qu'il s'agissait d'elle. Elle soupire et l'implore des yeux mais il ne cède pas.

  Alors qu'elle le salue en boudant, il s'amuse discrètement. Sa petite filleule était devenue une belle jeune femme qui faisait tourner la tête de ses soldats depuis plusieurs années. Il pose son parchemin en soupirant, se disant que le temps passe bien vite et repense à sa première rencontre avec elle, comme si c'était hier.

  Elle avait mis la pagaille dans la bibliothèque et ressemblait à une petite sauvageonne avec ses cheveux ébouriffés, ses habits volés et ses pieds noirs. Et aujourd'hui, c’était une de ses meilleurs agents, sur tous les points, avec des airs de princesse lorsqu'elle portait ses longues robes. Il n'aurait jamais cru qu'elle y arriverait si vite. Il repense à Sh?d? et leur trouve beaucoup de points communs, toutes deux colériques et redoutables.

  Perdu dans ses pensées, il se dit qu'il devrait songer à choisir un successeur en repensant mais sort de ses rêveries et se replonge dans son travail.

  Après cet échec, Tsukinoko retourne chez elle mais ne compte pas rester enfermée et attrape une toile, de chaudes couvertures et sa mallette de peinture puis se dirige vers le vieil arbre. Quitte à se reposer, autant le faire à l'air libre.

  Elle s'installe sur une des branches et se cale contre le tronc, et laisse son imagination s'exprimer sur la toile vierge au milieu du feuillage enneigé. Elle se met à cogiter, dans l'incompréhension après le départ brutal de Kakashi à l’h?pital, qu’elle n’avait toujours pas revu. Elle tenta de se calmer et comprendre ce qu'il s’était passé, alors qu'il lui avait brisé le c?ur.

  Sans attendre, elle se précipite chez lui, toque à sa porte de longues minutes mais n’obtient aucune réponse. Pourtant, elle sentait bien qu’il était à l’intérieur. Elle fait demi-tour.

  Arrivée chez elle, prise d'un élan de rage, elle brise en deux la toile qu'elle venait de peindre et la jette à la poubelle. Elle faisait les cent pas dans son salon. Après ce qu’ils avaient partagé ces dernières semaines, elle était prête à lui avouer sa véritable identité, lui confier ses vraies sentiments, lui faisant totalement confiance. à bout de forces à la tombée de la nuit, elle part se coucher le ventre vide, désespérée.

  Le lendemain matin, on toque à la fenêtre du salon et elle se précipite pour aller ouvrir mais tombe nez à nez avec Hina. Son c?ur se brise en ayant espéré que ce soit lui, terriblement dé?ue et l'impression qu'elle avait été trompée.

  Hina se précipite sur elle, inquiète après l'accident, et elle lui explique toute la situation. Elles passent la journée ensemble pour se changer les idées. Elles sortent alors toutes les deux mais Hina l'abandonne pour aller faire des courses.

  Au bout d’une heure, Tsukinoko tombe enfin sur Kakashi qui sortait de la Résidence. Elle se précipite vers lui mais alors qu'elle le rejoint, il passe devant elle sans même la regarder. Elle réessaye aussit?t en marchant à c?té de lui, anxieuse qu'il l'ignore ouvertement.

  - Kakashi, qu’est-ce qu’il y a ?

  Il ne dit rien et continuait sa route mais alors qu'il tente de s'éclipser, elle le retient par le bras en le tirant sèchement vers elle.

  - Reste-là ! s'agace-t-elle. Qu’est-ce qu’il y a ?! Pourquoi tu m'ignores ?

  - Ne me dérange pas, je travaille.

  - Ouais mais pourquoi t'es aussi... Froid ? J'ai fait quelque chose de mal ?

  Il ne dit rien et s'exclame une dernière fois avant de partir, impassible.

  - Tu es en repos, nous n’avons rien à faire ensemble. Le Chef te convoquera lorsque tu pourras reprendre le travail, d’ici-là, ne me dérange pas.

  Elle le dévisage sans savoir quoi lui répondre, alors qu'il saute sur les toits et s'en va. Elle reste plantée là en tremblant de peine à la suite de cet échange qui la bouleverse.

  Quelle parole, quel geste elle avait pu sortir de travers, pour qu’il agisse ainsi, mise à part leurs fautes pour lesquelles ils avaient été réprimandés. Pourquoi est-ce qu'il l'ignorait maintenant, alors qu'ils étaient devenus si proches.

  Tsukinoko resta enfermée chez elle, déprimant et comptant les heures. Tous les soirs, elle se posait sur sa terrasse en espérant le voir passer lorsqu'il rentrait chez lui. Il était passé une fois mais l'avait ouvertement ignorée et elle ne l'avait plus revu.

  Hina revint un jour et elle lui avait demandé des nouvelles de Kakashi mais personne ne l’avait revu depuis. Forcée de rester chez elle pendant sa convalescence, elle se renferma et déprima, passant le plus clair de son temps à dormir ou pleurer sous la couette, vivant son premier chagrin d'amour.

  Son sourire s’amenuisait petit à petit, à chaque fois qu'elle faisait quelque chose et avait envie de lui en parler et de le partager avec lui. Elle était seule, terrifiée et se sentait terriblement vulnérable. Inutile.

  Quelques semaines plus tard, Haruo vint la voir et la trouva emmitouflée dans un plaid sur sa terrasse. Il la raccompagna à l'intérieur et lui apprit que Midareta allait entrer à l'Académie, et qu'elle ne pourra alors plus le voir.

  Elle s'apitoya en se rendant compte qu'elle ne l'avait pas vu depuis des semaines ni pu lui dire au revoir, et elle supplia alors Haruo de lui accorder le droit de le voir une dernière fois.

  Il accepta, tant que cela ne causerait pas de dommages à Midareta ou au village.

  La tradition voulait que le jour de la rentrée, chaque parent accompagne son enfant lors de la cérémonie d'accueil. Désormais agé de huit ans, Midareta ne s'attendait à voir personne l'accompagner, ou au pire un animateur de l’orphelinat.

  Mais Tsukinoko était là, et elle lui sourit de loin. à la fin de la cérémonie, il court la rejoindre, heureux de la revoir et elle le félicite pour son entrée à l'Académie. Elle serre les dents et fait mine de rien devant lui avec un joli sourire.

  - Tu es content d'aller à l'Académie, Maki ? Tu vas devenir fort, je compte sur toi pour devenir un grand soldat. Et puis tu vas te faire plein d'amis ici, sourit-elle.

  Midareta lui sourit, motivé par ses paroles mais perplexe.

  - Tu dis n'importe quoi, tout le monde m'évite, rétorque-t-il.

  - Tu vas te faire de nouveaux amis, je suis s?re que tu vas te sentir bien ici, sourit-elle. Par contre, tu dois me promettre de bien te comporter et d'arrêter les bêtises, dit-elle en lui pin?ant le nez. Parce que c'est pas comme ?a que tu deviendras Chef !

  - Bien s?r que je vais y arriver, je deviendrais Chef ! crie-t-il. Et tu seras là pour m'aider, promis ?

  Elle allait répondre mais une douleur chargée de vérité inavouable dans sa poitrine lui coupe la parole. Rapidement, elle anticipe ses questions.

  - Midareta, écoute... Je dois partir en mission, et ?a va être très long, je serai s?rement pas de retour quand tu finiras l'Académie.

  - Pourquoi la mission dure aussi longtemps ? s'étonne-t-il.

  Elle s'accroupit devant lui, prend ses petites mains dans les siennes.

  - Pour le moment je dois partir, concentre-toi sur l'Académie. Bon courage petit maki.

  Elle lui ébouriffe affectueusement les cheveux en se relevant et s'avance pour partir, le c?ur lourd. Elle fait à peine deux pas qu'on tire sur son haut, et son c?ur se brise lorsqu’elle se retourne.

  - Grande-s?ur... Tu vas partir en mission dangereuse encore, et si... Si cette fois tu reviens pas, moi je vais rester tout seul ?

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  - Tu seras pas seul, Maki, tu vas devenir un grand gar?on et t’auras plus besoin de moi.

  - J’aurais toujours besoin de toi !

  Noyé dans les larmes, le regard terrorisé de Midareta la suppliait de rester avec lui. Elle s'agenouille et le prend dans ses bras pour le consoler. Midareta la serrait tellement fort que des larmes jaillirent silencieusement de ses yeux.

  Elle rouvre les yeux derrière sa chevelure blonde, qui brillaient d’un sombre vide baigné de larmes. Elle se redresse, le prend par les épaules pour le regarder droit dans les yeux, puis lui sourit de tout son c?ur.

  - Je suis fière de toi, mais arrête vraiment tes conneries si tu veux devenir Chef. Je serais revenue pour être là avec toi quand tu seras Chef, c’est promis, sourit-elle tendrement en retenant ses larmes. Même si tu ne te rappelleras pas de moi d’ici là, je serais là.

  Sa voix se brise en même temps que la bouille de Midareta perdit toute expression. Tsukinoko se relève, puis tourne les talons sans dire un mot, laissant le petit gar?on là.

  - Midareta Udon ! appelle soudain un des professeurs qui l'attendait devant la classe.

  Il reprend aussit?t ses esprits et court dans la salle de classe, le c?ur plus léger. Sans se retourner, sans se rappeler du prénom ni du visage de la jeune fille qui quittait le terrain derrière lui, avec ses longs cheveux noirs et ses améthystes noyées dans un océan de chagrin.

  Cela fera plus de huit semaines de convalescence complètes et Tsukinoko s'apprête machinalement à reprendre le travail. Après avoir assuré à Haruo que tout allait bien, même si elle se sentait mal à l'idée de lui mentir, il lui confia sa première mission, qui se trouvait auprès de Sagi.

  Elle s'étonne de son ton grave, mais acquiesce. A peine arrivée aux quartiers, ses collègues la saluent et se réjouissent qu'elle soit sur pieds. Ils l’accompagnent jusqu’aux vestiaires en discutant.

  - Alors tu reviens enfin ? C'est bien trop calme depuis que t'es partie, s'amuse K?.

  - Oh, je savais pas que je t'avais manquée... Je suis touchée mais-

  - Imbécile ! s'agace-t-il gêné. On était bien sans que tu te plaignes dans nos oreilles à longueur de journée !

  - C’est ?a, se moque-t-elle.

  - T'as fait quoi de tes congés ? demande Kimaru. T'as l'air d'avoir maigri, tu ne devais pas te reposer ?

  Elle se crispe et croise les bras en fermant sa veste.

  - J'en ai profité pour m'entra?ner un peu, ment-elle derrière un sourire. D'ailleurs je vais pas revenir avec vous, Haruo m'a dit d'aller voir Sagi.

  - Ah ? s'étonnent-t-ils tous les deux.

  Ils échangent un regard surpris puis légèrement inquiet, et Kimaru détourne subitement le regard.

  - Y en a un qui va encore tirer la tronche... soupire K? à Kimaru.

  - Qui ?a ?

  - Le boss, il fait la gueule depuis que Haruo lui a passé un savon, explique-t-il. Enfin, il est encore plus froid qu'avant quoi. On avait hate que tu reviennes pour le décoincer un peu, rigole-t-il. Tiens, en parlant du loup, lance K?.

  Kakashi sort des vestiaires, son masque en porcelaine sur le visage, et passe devant eux sans les regarder, pendant que Tsukinoko retient son souffle.

  - Tu vois ce que je voulais dire ? soupire K? lorsqu’il dispara?t au fond du couloir.

  - C’est pas mon problème, il m’a virée de l’escouade. Bon, j’y vais, lache-t-elle en entrant dans les vestiaires.

  Elle se change, puis arpente les couloirs pour retrouver Sagi, et serre les dents en essayant de ne pas se remettre à pleurer, dépitée de voir que Kakashi l’ignorait toujours.

  Sagi la re?oit dans son bureau da et elle met un genou à terre, son masque sur le visage. Il ouvre l'?il un instant et la regarde de haut en bas, puis explique enfin ce qu'elle allait faire.

  - Tu sembles affaiblie, tu as intérêt à te remettre en forme au plus vite. Je n’ai pas besoin d’un agent en piteux état à mes c?tés. Le clan Karumin agit bizarrement ces derniers temps, et des rumeurs de coup d'état ont été rapportées.

  Elle s'étonne et cache son stress alors qu'il continue.

  - Nezumi Karumin assiste son père à la tête du Clan, et il nous aide à obtenir des informations sur eux. On ne peut pas les laisser s'agiter sans rien faire. Tu vas aller surveiller le clan de l'extérieur, et tu me rapporteras chaque détail.

  - Mais pourquoi moi ? s'agace-t-elle devant cette mission perturbante.

  - Assez avec ton impertinence, si tu remets en cause les décisions tu n’as pas ta place ici. Il n'y aura que toi et Nezumi sur cette affaire dorénavant.

  Il marque une pause puis reprend.

  - Tu me rapporteras chaque détail, à moi seulement. J'en discuterai ensuite avec le conseil, et nous essayerons de calmer la situation.

  Elle allait répondre mais elle sent quelqu'un derrière elle et se retourne subitement. Nezumi s'avance à c?té d'elle.

  - Nezumi va t'expliquer la situation, il sera ton supérieur, et tu commenceras dès demain tes observations.

  - Et Haruo ? demande-t-elle perplexe.

  - Il m'a confié la responsabilité pour arranger cette affaire.

  Elle comprend qu'elle n'avait pas besoin de retourner le voir et qu'elle était maintenant sous sa responsabilité, même si elle sent que la situation est grave et ambigu?. Ils sortent tous les deux du bureau et Tsukinoko laisse enfin échapper son étonnement.

  - C’est quoi ce délire ?! chuchote-t-elle en faisant de gros yeux.

  Nezumi la tire par le bras et l'amène au-dessus du monument aux Chefs. Alors qu'il contemple Hanamaru, appuyé sur la barrière de l'esplanade, elle le dévisage, le c?ur battant à toute vitesse.

  - Nezumi... Qu’est-ce qu’il se passe ?

  - Vous allez m'aider à surveiller mon père et éviter un coup d'état, dit-il subitement. Il faut que vous récoltiez un maximum d'informations pour que le Chef puisse négocier un accord. Sagi est résolu à en finir, mais nous avons réussi à le convaincre d'attendre et de compter sur vous. Ils ne savent pas tout, mais je suis s?r que vous saurez faire les bons choix, dit-il en se retournant vers elle.

  Il marque une pause en la regardant avec un léger sourire.

  - Ils ne savent pas tout... Quoi ? Quels bons choix ? demande-t-elle perdue.

  - Même si je fais partie du clan, je ne peux plus soutenir leurs folies. Lui et ses conseillers sont de plus en plus aigris envers le Chef, il faut absolument maintenir la paix au sein des clans.

  Son sang se glace et elle essaye de garder la face devant lui. Nezumi relève la tête et la regarde droit dans les yeux, arborant ses Negin. Elle le dévisage avec horreur et reste figée sur place.

  - La situation s'est dégradée il y a quelques semaines. Seuls vous et moi pouvons arrêter cette rébellion. Je sais que vous êtes capable de vous contr?ler et d'éliminer cette ranc?ur de votre ame. Depuis toutes ces années, vous cachez ce fardeau qu'est l'héritage des Karumin car vous avez laissé votre bonté l'emporter. Haruo Sato a confiance en vous.

  Elle se met à trembler de tout son corps. Elle n'arrive même plus à réfléchir ni à comprendre comment il pouvait savoir, et se convainc qu'il parle d'autre chose.

  - Je connais la vérité, vous êtes l’héritière Tsukinoko, continue-t-il.

  Elle n'arrive plus à parler et s'appuie sur la barricade alors que ses jambes faiblissent, refusant de comprendre ce qu'il voulait dire.

  - Je sais, continue-t-il.

  Tsukinoko devient pale et Nezumi la réceptionne avant qu'elle ne s'effondre, pour l’asseoir contre la barrière. Elle n'arrivait plus à bouger, paralysée, et puise dans ses forces, se demandant pourquoi elle perdait autant ses moyens, sans arriver à se calmer. Elle se relève tout à coup d'un bond sous l'adrénaline et se met en garde devant lui.

  - Vous ne devez pas avoir peur, votre identité est en sécurité avec moi. Cependant, je pensais que vous comprendriez pourquoi je vous demande votre aide, dit-il en se relevant.

  - Comprendre ? tremble-t-elle.

  - Je comprends pourquoi vous vous cachez.

  Elle fronce les sourcils. Elle avait imaginé des millions de fois d'avoir affaire à quelqu'un qui découvrirait son secret, mais maintenant que le moment était arrivé, elle ne savait plus quoi faire, surtout devant lui, un Karumin aussi.

  - Je... Comprendre quoi ? répète-t-elle.

  - Que ce clan est déchu, et qu'il sombre à cause de sa haine héréditaire.

  Elle se redresse et s'étonne devant ses paroles.

  - Quoi... ? Qu’est-ce que tu racontes putain ? Et qu'est-ce que tu me veux ?

  Elle n'hésite plus une seconde et active ses Negin pour bloquer sa tentative d’hypnose. Il s'étonne puis fronce les sourcils en redoublant d'efforts mais elle dispara?t devant ses yeux. Il s'en rend à peine compte qu'elle surgit derrière lui avec ses sabres autour de son cou. Il reste immobile en sentant les lames aff?tées presser sa gorge.

  - Comment tu as su ? demande-t-elle gravement. Qui est au courant ? Sagi ?! Qu'est-ce que tu veux...

  - Votre aide Majesté, implore-t-il. Personne ne sait à part moi.

  Elle presse ses lames et lui immobilise lentement les mains et les jambes avec son chakra qu'il n'avait même pas senti.

  - Je ne vous veux aucun mal. Je vous demande votre aide pour-

  - Arrête de mentir. Tu m'hypnotisais, tu penses que je vais te croire ?

  - Je voulais tout vous montrer, dit-il calmement.

  - Montrer quoi ?! s'agace-t-elle.

  - La situation avec le clan, pour que vous compreniez et m'aidiez à les arrêter, malgré tout-

  - Comment tu es au courant ? répète-t-elle agressivement.

  - Je l'ai vu.

  Les lames entaillent son cou mais il ne bouge pas.

  - Pourquoi tu n'essaies pas de t'enfuir ?

  - Parce que vous êtes notre dernier espoir, murmure-t-il. Vous êtes le chef légitime du clan, c'est vous qui devez le protéger.

  Pantoise, elle relache lentement son emprise. Aucune appréhension ou tension ne venait de lui.

  - Ferme les yeux et assied-toi. Tu prendras ta prochaine inspiration la gorge tranchée si tu les rouvres, dit-elle sèchement.

  Sans éloigner ses sabres de son cou, elle accompagne son mouvement et les garde pointés sur ses jugulaires, debout devant lui.

  - Parle.

  - Lorsque vous aviez été retenue prisonnière à Somitto, il y a deux ans. Je devais scruter votre esprit, mais vous m'avez bloqué. Alors quand j'ai réussi à scruter votre esprit, j'ai regardé plus loin par précaution, puis encore plus loin car je voyais des choses... étonnantes. Comme lorsque les hommes en face de vous se sont suicidés sous vos ordres. Et j'ai vu cette lueur sombre dans leurs yeux, avant de comprendre que c'était le reflet de vos propres yeux. J'ai alors cherché plus loin, jusqu'à finalement remonter à votre enfance.

  - Impossible...

  - J'ai aussi vu que vous n'aviez pas une once de haine en vous, ce qui est surprenant pour quelqu'un du clan. Qui plus est, a souffert tant de fois.

  - Pourquoi tu n'as jamais rien dit ?

  - Parce que j’ai besoin de votre aide pour protéger Hanamaru du Clan. Et je ne dirais jamais rien, si vous m'aidez.

  - Tu n'as pas besoin de faire de chantage avec moi, s'écrie-t-elle. Pas sur ce genre de choses.

  Il sourit comme s'il se doutait de sa réponse, rassuré, puis continue à lui raconter les détails de cette grave affaire.

  Bien qu'il soit pacifiste de nature, Nezumi se rebella petit à petit contre les membres de son clan, ne partageant pas la vision de ses pairs et pensant que ce soulèvement conduirait inévitablement à une guerre, il révéla les plans de son clan à Haruo. à la suite de ses révélations, il endossa le r?le d'agent-double afin d'informer le Conseil de Hanamaru des avancements des Karumin.

  Tsukinoko reste sans voix, perturbée et confuse. Elle se détend et Nezumi lui explique la suite des opérations, tous les deux assis au bord de la falaise. Mais à peine finit-il qu'elle le harcèle de questions sur ce qu'il avait vu, et s'étonne qu'il n'ait pas l'air choqué ou l'accuse de trahison.

  Mais il lui avoue que lorsqu'il avait fini de scruter son esprit, il était si bouleversé mais rassuré par sa volonté qu'il n'a osé rien dire, même s'il n'a pu retenir quelques larmes avant de partir.

  Ils discutèrent jusqu'au milieu de la nuit puis il la raccompagna chez elle.

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