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19. L’éclipse de Lune

  Dans les montagnes, Tsukinoko s’inspirait d’Uchitaoshi Kusari pour mettre au point une nouvelle technique, se lassant rapidement des siennes.

  Elle signe le Tigre et se concentre pour réaliser un dragon de foudre semblable à la technique de boue de Haruo.

  Elle passait des journées entières à s’entra?ner à manier ce dragon, qui n’avait pas encore de forme définie, essayant de le rendre le plus rapide et per?ant possible. La technique était combinée à son aura, qui lui permettait alors de débusquer les ennemis en sentant leur présence par la perception, et ainsi guider le dragon, même les yeux fermés.

  Mais la puissance de la Foudre était dure à contenir et Tsukinoko se prit plusieurs fois le contrecoup. Malgré le campement établi, elle s’endormait souvent sur place, épuisée, mais continuait sans relache, motivée à réussir.

  Au bout de deux semaines, Kakashi avait été envoyé par Haruo pour prendre de ses nouvelles.

  De loin, il la regardait s’entra?ner, même s’il n’était pas rassuré de la voir se br?ler plus d’une fois. Le soir même, elle finit les bras ballants, à bout de souffle. Incapable de les bouger davantage, elle s’effondre d’épuisement.

  Il sort de sa cachette pour constater son état avant de la coucher dans son sac de couchage. Les mêmes jours se répètent, Tsukinoko engloutit un énorme petit-déjeuner pour reprendre aussit?t.

  Ce matin-là, alors qu’elle lance sa technique, elle sent Kakashi planqué derrière un rocher. Elle avait deviné que Haruo avait d? l’envoyer et l’ignore alors. En fin de journée, elle arrive enfin à ma?triser son dragon de foudre et décide le tester en conditions réelles. Sans hésiter, elle ferme les yeux.

  Le dragon fonce sur Kakashi, tranquillement en train de lire derrière son rocher. La technique est si rapide qu’il ne la sent qu’au dernier moment et lève les yeux. Il perd son souffle alors que le Dragon de foudre grésille juste devant son nez.

  - Eh Kakashi ! crie-t-elle au loin. T’en penses quoi ?!

  Il reprend ses esprits et Tsukinoko dissipe sa technique. Parlant à toute vitesse, surexcitée, il finit tout de même par comprendre le principe de sa technique et lui propose de la tester contre les rochers pour en voir la puissance. Ils arrêtent enfin au milieu de la nuit et elle se laisse tomber sur les fesses, exténuée.

  - Comment tu as nommé cette technique ? demande-t-il.

  - Attention les yeux... Rairy?dan no Jutsu ! Encore une spécialité du célèbre Dragon de Hanamaru ! lance-t-elle fièrement. Trop fort hein ? glousse-t-elle. C’est plut?t une adaptation de Uchitaoshi Kusari, sans mes sabres, je me suis inspirée de Jījī aussi, comme tu m’avais conseillé !

  - Plut?t réussie comme adaptation.

  Elle bondit sur ses pieds et range ses affaires en un clin d’?il puis s’en va en courant pour descendre du plateau montagneux.

  - Allez on rentre ! Je dois le montrer à Jījī ! se réjouit-elle. Il faut qu’il... qu’il-

  Elle titube sur le chemin, et Kakashi hate le pas pour la rattraper à temps alors qu’elle s’évanouit de fatigue, et la ramène sur son dos à Hanamaru. Il la dépose chez elle à l’aube mais elle se réveille et l’oblige à l’amener à la patisserie à c?té de la Résidence, sa préférée. Elle la dévalise alors que le patissier venait de finir sa première fournée.

  - Viens Kakashi, on va réveiller les vieux ! glousse-t-elle. J’ai senti Ren il est enfin revenu du temple !

  - Salue-le de ma part, j’ai marché toute la nuit, je vais aller me reposer.

  - Ah oui c’est vrai... Merci pour ton aide !

  Elle tente de lui faire un calin comme remerciement mais serre le vide dans ses bras. Elle grimace, vexée, mais se réjouie qu’il l’ait aidée à finir sa technique et entre dans la Résidence pour prévenir aussit?t Haruo.

  Courant jusque dans ses appartements, ce dernier était déjà levé et prenait son thé, encore en peignoir avec son journal. Elle se faufile à pas de loups pour lui faire la surprise mais ce dernier ricane alors qu’elle pose un pied dans le salon.

  - Tu es matinale Tsukinoko, s’amuse-t-il. Tu as réussi à mettre au point une nouvelle technique ?

  Elle saute sur la banquette à c?té de lui et s’affale sur le ventre en dévorant ses gateaux, comme chez elle.

  - Oui ! Rairy?dan no Jutsu ! dit-elle fièrement la bouche pleine.

  - C’est bien, tu dépasses petit à petit tes prédécesseurs, sourit-il. C’est la quatrième technique que tu mets au point, n’est-ce pas ?

  - Ouais !

  - On peut dire que tu es ma?tre de la Foudre.

  - Rien que ?a, s’amuse-t-elle.

  Elle souffle la fumée de sa pipe qui lui irrite les yeux, puis lui pique une patisserie en lui expliquant le résultat avant qu’il n’aille se préparer.

  - Attends, je te montre ! s’impatiente-t-elle. Après je vais dormir pendant deux jours, je suis claquée.

  - J’ai du travail aujourd’hui, une autre fois.

  Elle se met à bouder mais il part s’habiller, alors qu’une domestique apporte du thé à Tsukinoko. Elle le sirote tranquillement en espérant qu’il finisse par accepter de voir sa technique, mais il la salue quelques minutes plus tard et s’en va.

  Sans faire de bruits, Tsukinoko se faufile dans la chambre de Ren qui dormait à poings fermés. Il avait de longs cheveux et une barbe mal rasée, nonchalant. Elle prend son élan pour sauter sur le lit en l’écrasant de tout son poids.

  - A?e ! hurle-t-il en se débattant. Dégage imbécile !

  Elle explose de rire alors qu’il essaye de sortir des couvertures pendant qu’elle saute debout sur son lit comme un trampoline, l’empêchant de reprendre son équilibre.

  Il finit par la tirer par les chevilles et elle s’écrase à c?té de lui avant de se faire écraser la tête par un coussin. Elle se débat en suffoquant mais il ricane à son tour, content de la revoir, avant de grimacer.

  - D’où tu sors ?! Tu schlingues la terre et le br?lé, va prendre une douche au lieu de me sauter dessus !

  - J’étais partie m’entra?ner, j’ai créé une nouvelle technique, dit-elle fièrement, je voulais la montrer à Jījī puis j’ai senti que t’étais là alors je voulais venir te faire une surprise, ?a fait longtemps, c’était comment le temple alors ? Ah Kakashi te passe le bonjour ! Et Jījī a dit que t’as eu des ennuis avec les autres ninjas qui se sont rebellés, c’est vrai ? Comment-

  - Tsuki.

  - Ouais ?

  - Tu me casses les oreilles, souffle-t-il en se roulant sous les draps. Va prendre une douche et laisse-moi finir ma nuit.

  - Tu me racontes après ?

  L’essence de Ren était pleine de perturbations. Quelque chose de grave avait d? se passer au temple. Tsukinoko se rassoit sagement, puis il marmonne enfin.

  - T’es passée à la patisserie en bas ?

  - Oui. Je t’ai pris ceux que t’aimes bien.

  Il pointe du doigt son placard, et elle s’empresse d’y chiper des habits propres pour aller prendre une bonne douche. Avec un jogging bien trop grand et un t-shirt troué, elle se glisse dans le lit à c?té de lui et s’y endort aussit?t, épuisée. En début d’après-midi, tout en délicatesse comme un grand frère, Ren la réveille d’un coup de coussin derrière la tête.

  Ils vont s’installer sur le balcon, Tsukinoko emmitouflée dans une couverture avec un thé et Ren avec ses cigarettes et les patisseries. Il lui expliqua alors la rébellion de la moitié du groupe, qui a mené à la mort de la plupart des membres, et que seul lui, le doyen du temple, et un ami auteur de la rébellion aient survécu.

  Elle le réconforte comme elle peut puis ils se racontèrent leurs vies depuis le temps, et passèrent la journée à glander et jouer au sh?gi. Ils allèrent d?ner avec Hina le soir, puis Tsukinoko f?t rappelée dès le lendemain pour reprendre son poste de garde auprès du Chef.

  Quelques semaines plus tard, Tsukinoko se changeait après sa journée dans les vestiaires de la Colonie. Elle portait un pantalon large à taille haute noir avec un t-shirt blanc et son haori bleu, et ses cheveux lachés. Au bout d’une minute d’attente dans la rue, elle se rend compte qu’elle a oublié son porte-monnaie dans son casier et fonce le récupérer.

  En arrivant dans les vestiaires, elle tombe sur Kakashi qui était parti s’entra?ner avec des membres de l’escouade. Torse-nu et de dos, en train de s’essuyer le visage, Tsukinoko écarquille les yeux avant de rougir légèrement. Son dos et ses épaules étaient remplis de cicatrices en tous genres. Elle lache un souffle d’effroi derrière lui et il se retourne à moitié, nonchalant.

  - Qu’est-ce que tu veux ? demande-t-il en enfilant son haut.

  - C’est horrible... s’attriste-t-elle. T’as tellement de cicatrices !

  - C’est rien, ?a fait partie du métier.

  - Bah quand même !

  Elle s’approche pour tripoter les cicatrices dans son dos mais il l’évite et finit de se rhabiller dans son coin.

  - Tu devrais faire attention quand même, ou mieux te soigner ! s’agace-t-elle. Je me blesse souvent mais j’ai pas de cicatrices moi. Regarde !

  Elle enlève à moitié son haori et lui montre son bras en pointant du doigt les endroits où elle s’était blessée après la mutinerie à la prison il y a quelques années.

  - Oui, je m’en rappelle. Mais c’est une perte de temps de prêter plus d’attention qu’il n’en faut. Lorsque la blessure est guérie, le corps prend le relais pour finir la cicatrisation, même si ce n’est pas parfait.

  - M’ouais... boude-t-elle. En fait, peu importe si la cicatrice est toujours visible ou non, le plus important c’est de cicatriser à l’intérieur, sourit-elle en pointant son c?ur.

  - Comment ?a ?

  - Si tu es cicatrisé à l'intérieur, dans ton esprit, ton c?ur, alors ces cicatrices sur ton corps ?a devient une le?on, un souvenir qui motive, et plus un fardeau.

  Il la regarde une seconde puis referme son casier, mais elle se sent gênée devant lui. Kakashi avait bien changé depuis leur première rencontre.

  Plus grand, plus imposant. Tsukinoko aurait du mal à lui tenir tête maintenant, plus petite qu’avant face à lui. Elle observe curieusement la longue cicatrice sur son ?il, celui qui avait possédé le Negin, puis tend la main et effleure sa pommette du bout des doigts.

  - C’est celle-là qui te fait encore mal ?

  Elle ressent tout à coup beaucoup de tristesse même s’il ne dit toujours rien. Il se dirige vers la sortie et elle le suit.

  - Tu as fini ta journée depuis un moment, pourquoi tu es toujours ici ? demande-t-il.

  - J’attends Hina, on devait aller au restaurant, mais j’avais oublié mon porte-monnaie donc je suis redescendue. Tiens, ?a te dit qu’on y aille ensemble ? Tant pis pour elle ! rigole-t-elle.

  - Non merci.

  - Allez... insiste-t-elle. S’il-te-pla?t Boss ! Kakashi !

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  Il soupire et s’en va mais elle s’arrange pour le coincer jusqu’au barbecue de grillades. Ma? y attendait les filles et il se réjouit en voyant Kakashi et l’installe à l’intérieur, de gré ou de force. Ils d?nent ensemble puis Hina les rejoint dans la soirée, retenue pour discuter avec Haruo.

  Alors que vingt-trois heures approchent, Tsukinoko se met à crier et ils se précipitent pour partir en embarquant Kakashi, perdu. Ils arrivent sur le camphrier de Tsukinoko et grimpent sur les branches, jusqu’à la cime, puis Kakashi demande enfin ce qu’ils font là. Hina explique alors qu’ils avaient promis à Tsukinoko de venir admirer avec elle l’éclipse lunaire prévue ce soir.

  - Ohé ! crie quelqu’un en bas.

  Takeshi, Mikio et Ren les rejoignent et commencent à discuter mais Tsukinoko les fait taire aussit?t alors que le spectacle démarre.

  Le ciel s’assombrit et ils sont tous émerveillés puis une pensée traverse l’esprit de Kakashi. Il repense à Tsukinoko et son prénom, lorsqu’elle lui avait fait part de ses origines, et ses yeux se tournent vers elle.

  Ce prénom signifiait littéralement l'Enfant de la Lune.

  Son père l’avait choisi, selon lui, en s'inspirant de la beauté et des vertus hypnotiques de l'astre, de la sagesse qu'elle symbolise, prédisant pour son unique enfant de grandes capacités et de grands projets à accomplir. La faible lumière de la lune masquée illuminait le visage de Tsukinoko, avec ses cheveux lachés qui se balan?aient au vent.

  Elle sent son regard au bout de quelques secondes et rigole doucement en lui attrapant le menton pour le guider vers le spectacle. Mais il ne peut s’empêcher de se retourner encore vers elle, avant d’être prit d’une grosse fièvre subitement, qui s’estompe après quelques minutes.

  L’éclipse finit et les discussions reprennent entre la bande, qui décide d’aller au bar dansant mais Kakashi décline l’invitation. Tsukinoko se sent triste de le laisser seul et tente alors qu’il restait là assis sur la branche.

  - Eh Boss, t’es s?r que tu viens pas ? Tu vas pas rester encore tout seul ? boude-t-elle.

  - Je vais rentrer.

  Takeshi l’appelle au loin et elle dispara?t alors. Arrivés au bar, elle ne trouve plus son porte-monnaie et Mikio lui fait remarquer qu’elle avait d? l’oublier sur l’arbre. Elle y retourne en vitesse pendant qu’ils s’installent, mais en arrivant elle aper?oit Kakashi qui était toujours là, son livre à la main mais l’air perdu dans ses pensées. Elle lui reproche alors d’un air vexé de ne pas être venu et d’être resté ici, car dans tous les cas il n’était pas rentré. Elle se met à chercher son porte-monnaie, tombant sans arrêt de sa poche trouée, jusqu’à ce qu’il annonce.

  - Il y a plein de déchets ici, je ne l’ai pas trouvé pourtant en nettoyant l’arbre.

  - Déchets ? s’étonne-t-elle.

  Elle remarqué à c?té de lui des papiers froissés, le Daruma en morceaux et la broderie déchirée de sa mère et se précipite dessus, furieuse. Elle ramasse ses affaires et les remet dans l’arbre et il la regarde faire, perdu.

  - C’est pas des déchets ! crie-t-elle. Imbécile... C’est à moi ! lance-t-elle sèchement. Et puis va-t’en d’ici, c’est mon arbre ! Si tu restes pour jeter mes affaires t’as rien à faire ici !

  - Tes affaires ? Excuse-moi, je ne savais pas, dit-il gêné.

  - C’est la broderie de ma mère et un portrait de mon p- Occupe-toi de tes affaires ! s’affole-t-elle.

  Les larmes aux yeux en pensant que ses affaires si chères à son c?ur auraient pu disparaitre à jamais, Tsukinoko les cache autant qu’elle peut dans l’arbre.

  - Ces affaires appartenaient à tes parents ? demande-t-il enfin.

  - Oui, dit-elle doucement en le regardant du coin de l’?il. Quand je suis arrivée à Hanamaru c’est ici que j’ai passé des mois seule, j’ai décidé d’en faire mon endroit rien qu’à moi. Mon échappatoire, mon jardin secret. Alors Boss, ne touche à rien. Je laisse que mes amis venir, sourit-elle.

  - Je vais m’en aller alors. Pardon, je ne voulais pas te manquer de respect.

  Il se relève et s’apprête à descendre mais elle s’étonne qu’il s’en aille maintenant, avant de réaliser le quiproquo, vu sa réponse.

  Elle peste davantage car son porte-monnaie est introuvable, avant de s’en aller en clamant seule qu’elle aura des verres gratuits grace aux hommes au bar, vraisemblablement sous son charme selon les dire de Hina. Kakashi grimace, avant de partir à son tour.

  De retour avec ses amis, la bande s’amuse, danse et discute, puis Tsukinoko part danser avec Mikio et Ma?, loin de la foule entre le bar et leurs amis. Alors qu'elle se remet à danser, elle sent quelqu'un lui attraper la main pour ensuite la faire tournoyer sur elle-même. Elle ne dit rien en pensant qu'il s'agit de Mikio, et tournoie jusque dans ses bras.

  Elle se retrouve nez à nez avec un inconnu qui la regarde d'un air douteux en haussant les sourcils. Elle grimace et se dégage de ses bras mais il reste à c?té et elle l'ignore alors. Mikio et Ma? finissent par retourner à table en l’appelant, et alors qu'elle les suit on l'attrape encore par le bras et elle se retrouve collée contre l'homme qui entame une valse avec elle. Elle le repousse en cherchant des yeux Hina pour l'appeler à l'aide mais la voit discuter avec Ren d’un air bête.

  Elle s'enfuit alors que l'homme allait la saluer, pour ne pas faire une scène qui gacherait la soirée, encore. Les nombreuses tentatives de ses prétendants se soldaient par des échecs leur valant des insultes et des bleus lorsqu’ils insistaient de trop, offerts gracieusement par Tsukinoko. Elle commande un cocktail mais une voix s'exclame juste à c?té d'elle.

  - Laissez-moi vous l'offrir.

  Elle se retourne et grimace, ce n’était autre que l'homme collant et obscène.

  - Ma copine me l’a déjà payé, répond-elle hautainement.

  Il rit nerveusement et se gratte la tête en cherchant une autre approche, vexé et maladroit.

  - Pardon, vous êtes tellement belle que j'en perds mes mots, s'écrie-t-il avec un sourire en coin.

  - Ah ? Merci, répond-elle indifférente. Mais non merci, je suis là avec mes amis ce soir, bonne soirée.

  Tsukinoko récupère son verre et tourne les talons mais il la retient en lui barrant la route avec sa main.

  - Attendez, pourquoi êtes-vous si pressée ? Faisons connaissance.

  - Mes amis m'attendent, dit-elle en pointant du doigt leur table.

  - Ils peuvent encore attendre un peu, sourit-il. Accepteriez-vous de trinquer avec moi ?

  - Nan. Dégage, je dois y aller.

  - Je ne vous embête que pour un verre, insiste-t-il avec un air dragueur.

  - Nan, tu m'embêtes depuis taleur, s'agace-t-elle.

  - Vous êtes bien effrontée pour refuser les avances d'un homme de la sorte, se vexe-t-il encore.

  - Quoi ?! Et toi tu me pompes l’air ! crie-t-elle.

  Elle se mord les lèvres en essayant de ne pas s'énerver alors que l'homme insiste, mais il s'arrête alors que quelqu'un les avait rejoints.

  Kakashi, son brassard au bras et en tenue de soldat, le regarde un instant avant de se tourner vers Tsukinoko, soulagée de le voir malgré le quiproquo plus t?t.

  - Tout va bien ? lui demande-t-il.

  - Non il-

  - Oui, la coupe l'homme, merci. Nous discutons simplement entre amis.

  Tsukinoko grimace mais l'homme, pensant que Kakashi n'était qu'un inconnu venu lui piquer sa conquête, s’avance pour prendre Tsukinoko par la taille afin de marquer son territoire. Mais à peine tend-il le bras que Kakashi lui tord les doigts d'une main et lance avec désinvolture.

  - Ce n'est pas en harcèlement une femme qu'on la séduit. Elle a déjà refusé plusieurs fois.

  - A?e ! s'agace-t-il. Je ne la harcèle pas, n'est-ce pas Mademoiselle ?

  - Berk, grimace-t-elle.

  - Et si tu la laissais tranquille ? insiste-t-il sans le lacher.

  L’homme essaye de lui tenir tête mais finit par crouler sous la pression et se tord de douleur, les doigts écrasés. Il le lache enfin et l'homme peste dans sa barbe en fuyant leurs regards, avant de tourner les talons.

  Tsukinoko sourit, comme invincible avec son chevalier servant. Elle se retourne vers Kakashi avec des étoiles plein les yeux, avant de se rappeler le quiproquo et de le rassurer mais il nie d’un air gêné, ne faisant que son devoir.

  Après deux jours sans repos à la suite d’une mission, Tsukinoko repasse à l’Académie avec K? et Kakashi pour remettre leur rapport. Alors qu’ils s’en vont, elle s’avance vers Haruo et sort son plus grand sourire.

  - Jījī ! J’ai peaufiné ma technique, tu dois venir la voir et la valider !

  - Je suis occupé Tsukinoko, je peux demander à Shikaru de-

  - Encore ?! ?a prendra que cinq minutes putain ! s’agace-t-elle.

  - Une autre fois. Ou tiens, Kakashi peut voir tes progrès aussi sinon, dit-il en le pointant debout dans le porte.

  - Fais chier... Laisse tomber ! crie-t-elle en disparaissant.

  Enervée, elle repasse chez elle se changer puis va au terrain d’entra?nement reprendre ses efforts. En fin de journée, Shikaru et Kakashi viennent la voir sur ordres de Haruo mais elle les envoie bouler.

  Shikaru ne se fait pas prier pour partir devant son courroux tandis que Kakashi reste de marbre alors qu’elle lui ordonne de partir.

  - Comme tu voudras. Tu devrais comprendre que le Chef est occupé, il ne peut pas-

  - Je sais ! rale-t-elle. Je suis son élève je te rappelle ! C’est pas lui le problème. D’ailleurs pourquoi t’acceptes toujours, je croyais que t’avais mieux à faire que de tra?ner avec moi, non ?

  - C’est mon travail.

  Elle se vexe de plus belle, et ramasse ses affaires pour partir. Il lève un sourcil en voyant ses mouvements brusques, penaud.

  - Et en tant que chef c’est mon devoir aussi de t’aider.

  - Putain, ? ton devoir, ton travail ?, tu sais faire que ?a ! Si tu supportes pas de rester plus de cinq minutes avec moi t’as qu’à décliner tes missions, tu rendras service à tout le monde !

  - Quoi ? L’année dernière tu me suppliais pour t’accompagner en entra?nement, et maintenant tu-

  - Ouais, parce que j’ai compris que t’en as rien à foutre ! crie-t-elle vexée. Je te demandais ?a en tant qu’amie, pour qu’on se rende service, qu’on passe du temps ensemble, mais avec toi c’est toujours ? une mission ?, mime-t-elle avec insolence.

  - Je suis ton chef, et tu es ma subordonnée, je ne comprends pas pourquoi-

  - Te fatigues pas Boss, lance-t-elle en lui tournant le dos. J’essaye juste d’être gentille, parce que t’es tout le temps seul et déprimé, mais je suis pas la bonne personne pour t’aider.

  Il la regarde partir une seconde puis lance derrière elle.

  - Ce n’était pas le but de te faire de la peine, mais au cas où tu avais mal compris, je ne t’ai rien demandé.

  Ne sachant pas sur le coup si elle était blessée ou hors de ses gonds, elle serre les poings pour se calmer, furieuse. était-il si na?f, le faisait-il exprès, pourquoi était-il si distant ?

  - J’ai compris. J’aurais juste espéré t’aider, c’est tout, dit-elle calmement.

  - Tu n'es pas obligée de vouloir sauver chaque personne que tu croises Tsukinoko, dit-il en croisant les bras. Tu perds ton temps plus qu'autre chose, et la plupart ne peuvent pas être sauvées. Je me concentre pour faire mon travail en tant que Soldat, et c'est tout. Tu devrais faire pareil au lieu de prendre le travail autant à c?ur, tu risques de-

  Elle avait brusquement fait émaner son aura pour ressentir ses émotions, éberluée par ses paroles. Elle ne sentait pas de méchanceté ni d’arrogance, pourtant il était serein et pensait chacune de ses paroles. Elle décide d’essayer une dernière fois, attristée.

  - J'étais comme toi avant tu sais. Je voulais juste que tu puisses aussi trouver ton équilibre, arrêter de broyer du noir en permanence. Personne mérite ?a, soupire-t-elle. Pourquoi tu rejettes tes amis ? Tu ne vois pas tous les efforts qu'on fait pour toi ? Ce n’est pas parce qu’ils ne sont plus là que tu dois rester seul, ?a m’étonnerait qu’ils soient contents que tu passes ton temps dans ton coin.

  Il se sent mal mais essaye de se justifier alors qu’elle soutient son regard, après avoir calmée son aura.

  - J'ai commis des erreurs dans ma vie que je ne pourrais jamais oublier, répond-il. C'étaient mes amis et je les ai laissés tomber à cause de mon comportement. Je ne peux pas juste tirer un trait dessus parce que d'autres veulent que je le fasse, ce n'est pas aussi simple.

  - Personne ne te demande de tirer un trait dessus, s'agace-t-elle. Juste que... Je te demande rien Boss. Je cache ma tristesse par la colère, mais j'ai réussi à contenir ma culpabilité pour qu'elle ne me perdre pas, et toi ?a fait des années que tu te laisses guider par elle.

  - Ta culpabilité n'est pas celle qui a causé leur mort, dit-il en fron?ant les sourcils. Tu n’as aucune idée-

  - Tu ne sais rien de ma culpabilité alors abstiens-toi, réplique-t-elle sèchement. T’es vraiment prétentieux, à croire que tu sais tout. Tu pourras dire à Haruo qu'il m'appelle lorsqu'il a du temps pour voir ma technique. Je prends ma journée demain, impose-t-elle.

  Elle dispara?t avant de s’emporter. Les paroles de Kakashi résonnent dans sa tête, comme si sa peine à elle n’était pas valide.

  Au Mémorial de Hanamaru, devant la pierre commémorative, Tsukinoko s’agenouille quelques minutes pour méditer sur Kakashi et ses parents. Sans savoir pourquoi elle s’entêtait autant avec lui, même si elle le savait au fond du trou, perdu.

  L’aider, c’était la raison qui lui venait en tête, se persuadant que ce n’était que cela. Elle s’accoude sur le Mémorial et pose la tête sur ses bras croisés, mais finit par s’endormir tard dans la nuit.

  Le lendemain, à l’aube, Kakashi était venu se recueillir comme d’habitude mais il tombe sur Tsukinoko, endormie sur la pierre. Il n’ose pas la réveiller pas et cogite dans son coin, mais il remarque au bout d’un moment qu’elle pleurait dans son sommeil.

  Leur discussion houleuse de la veille lui revient en tête, et il s’interroge. Il avait été franc pour qu’elle abandonne ses idées et ne s'attache pas à lui, mais il avait seulement réussi à la blesser, ne sachant comment s’y prendre.

  Un oiseau vient se poser à c?té de la tête de Tsukinoko pour célébrer le lever du jour, et elle se réveille doucement, avant de réaliser avec dépit qu’elle avait dormi dehors. Elle s'étire dans son coin puis voit Kakashi du coin de l'?il et sursaute.

  - Tu ne devrais pas dormir dehors en cette saison, tu risques de tomber malade, dit-il doucement. Ou tu aurais d? t’allumer un feu et-

  - Qu'est-ce que tu veux à la fin ? s'agace-t-elle en se relevant.

  - Je... Pardon pour hier, dit-il en fuyant son regard. Je n'aurais pas d? te parler comme ?a, tu avais l'air d'être contrariée.

  - Tu voulais pas être méchant mais tu pensais ce que tu disais. ?a sert à rien de mentir. Je suis peut-être puérile, irresponsable, mais je suis pas stupide.

  Il reste penaud et ne sait pas quoi dire mais se reprend pour régler les choses.

  - Tu sais, ?a ne t'apportera rien de t'entêter. Il faut que tu le comprennes. On est là pour travailler et c'est tout.

  - Et toi que tu comprennes que les mêmes erreurs ne se répètent pas sans cesse. Arrête d'avoir peur et de croire que tu ne seras plus jamais à la hauteur, pour personne.

  Il a l’air surpris et la dévisage longuement mais elle se plante juste devant lui, les bras croisés et lui tient tête, malgré qu’elle n’atteigne pas ses yeux.

  - T'as beau te cacher derrière ton masque et ton brassard, derrière tes cheveux d’épouvantail, je sais ce que tu ressens, au fond de toi.

  - Comment ? s'écrie-t-il en haussant les sourcils.

  - C'est mon métier, dit-elle sèchement. Je sais ce que tu ressens, surtout parce que je ressens les mêmes sentiments désagréables que toi tous les jours, dit-elle doucement en se calmant. T'es le seul à te mettre des barrières aujourd'hui, à croire que toute issue est fatale. On a tous commis des erreurs, pourtant on est tous debout. Je dis pas que tu dois faire pareil, ou que tu peux faire pareil, mais il faut juste que tu acceptes la vérité.

  - La vérité ?

  - Je voulais simplement être une amie pour toi, mais j'ai l'impression de trop en demander.

  Elle s’en va, le laissant là, muet. Il se contente de fixer le sol, perturbé.

  Alors que Tsukinoko finit son assiette, au calme chez elle, on toque à la porte-fenêtre. Elle tombe sur le petit Midareta avec son grand sourire espiègle.

  - Grande s?ur ! Je t’ai cherchée tout le matin et après j’ai demandé au vieux Chef quand je l’ai vu à l’Académie et il m’a dit que tu travaillais pas aujourd’hui alors je suis parti te chercher je suis allé voir à ton arbre et j’ai vu quelqu’un dans les branches je pensais c’était toi putain ! Alors j’ai grimpé dans l’arbre, j’ai réussi à monter ! Mais en fait c’était un monsieur avec des cheveux gris, il est bizarre il a un masque sur la bouche je lui ai demandé pourquoi il avait un masque il m’a demandé pourquoi j’étais là, alors j’ai dit c’était ton arbre putain, j’ai dit pourquoi il est là lui alors ! Mais il m’a redemandé pourquoi moi j’étais là et j’ai dit que je te cherchais et du coup il m’a dit où tu habitais. On va s’entra?ner aujourd’hui ? crie-t-il avec ses shurikens en bois.

  Elle assimile tout ce qu’il vient de déblatérer en quelques secondes. Il baisse lentement les bras, son sourire s’effa?ant petit à petit alors qu’elle était retournée à l’intérieur. Elle ressort enfin, deux sacoches sur les hanches, habillée d’un short noir, un haut bleu pale à manches longues et sa veste de soldat par-dessus, ses chaussettes noires tirées jusqu’aux cuisses et ses cheveux attachés. Elle enfile ses mitaines mais Midareta lui saute au cou en rigolant, ravi, et elle le fait glisser sur son dos avant d’être étouffée par son étreinte. Ils s’en vont tous les deux dans le bois pour s’entra?ner, Tsukinoko ayant deviné que Kakashi avait finalement décidé de lui ouvrir une porte en squattant son refuge.

  La technique du Dragon de foudre

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