A la fin de l’été, Tsukinoko était allée déjeuner avec Haruo à midi. En partant, elle passe devant l'Académie et entend des cris de bagarre et décide d'aller voir ce qui se trame car les enfants n'avaient pas école aujourd'hui. Elle s'avance dans le bois et croise un domestique qui semble affolé et accourt vers la provenance de la bagarre. Là-bas, Midareta était à terre alors que des voyous s'enfuient après que l'homme soit venu chercher une petite fille qui se faisaient embêtée. Tsukinoko va voir Midareta, inquiète en comprenant qu'il s’était fait tabasser à sa place. Elle le prend dans ses bras et le ramène chez lui, et commence à soigner ses blessures alors qu'il se réveille.

  - Grande s?ur... ? marmonne-t-il en ouvrant les yeux. ?a faisait longtemps.

  - Comment ?a va petit maki ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

  Midareta lui explique qu'il avait pris la défense de la petite devant les voyous, et elle s'émeut de son courage. Elle le rassure et lui propose d'aller se balader un peu pour lui changer les idées. Il saute sur son dos et lui demande timidement s'il pouvait avoir une glace, et ils vont ensemble en acheter.

  Sur la route, elle croise Kimaru en tenue militaire et lui fait signe de loin avant de faire descendre Midareta devant le parc à jeux, l’invitant à aller jouer pendant qu’elle discute avec son ami. Il s'en va en courant avec sa glace et elle le regarde partir p. Ils échangent à peine que des cris dans le parc les interrompent.

  - Donne-moi ?a abruti ! crie un enfant.

  Tsukinoko va voir ce qu'il se passe avec lui. Midareta faisait face aux trois voyous qui essayent de lui prendre sa glace, avant de le chasser à coups de cailloux. Tsukinoko reconna?t les enfants de ce matin, qui étaient s?rement venus encore l'embêter. Elle s'empresse d'aller l'aider mais Kimaru la retient.

  - Ce sont des enfants, il faut les laisser se débrouiller entre eux.

  - Mais...

  - D'ailleurs, ?a ne serait pas le petit démon ? plisse-t-il les yeux perplexe.

  - Midareta, reprend-elle.

  Tsukinoko lui apprend qu'elle le conna?t et était avec lui alors que les enfants continuent à se disputer.

  - A?e... Arrêtez ! hurle Midareta.

  - Crétin ! se moquent les enfants.

  - Va-t’en sale monstre !

  Midareta leur tient tête sous les jets de pierres mais finit par tomber à la renverse en se protégeant le visage, et Tsukinoko ne supporte plus leur violence et accourt pour le sauver. Il voit Tsukinoko arriver mais se reprend une pierre derrière la tête et se retourne furieux.

  - Arrêtez ! Je serai Chef et vous serez obligés d'être gentils avec moi !

  - Idiot ! se moquent-ils en le bombardant à nouveau.

  - Eh les enfants- A?e !

  Tsukinoko se prend à son tour une pierre dans la tête sans faire attention. Elle se courbe sous la douleur en se tenant l'?il, prise de court, alors que les enfants se mettent à paniquer devant leur bêtise.

  - T’as mal... ? s'inquiète Midareta en la voyant.

  - C’est rien Maki, chuchote-t-elle. On s’en va.

  Elle lui prend le bras pour partir mais voit du sang dans sa main et comprend qu'ils lui avaient ouvert l'arcade avec le caillou. Le sang coule dans son ?il et elle n'arrive plus à voir. Midareta s'horrifie et rentre dans une colère monstre contre les voyous qui ont blessé son amie.

  - C’est vous qui avez fait ?a ! hurle-t-il aux enfants.

  - Courez !

  - On y va !

  Ils s'enfuient en courant mais Midareta les poursuit et arrive à en attraper un par la capuche. Il se jette sur lui pour le frapper violemment.

  - Midareta arrête ! s'affole-t-elle.

  Tsukinoko arrive en panique pour le retenir d'une main. Mais il ne s'arrête pas, enragé, et les deux autres enfants se mettent aussi à le tirer pour le faire lacher prise. Tsukinoko essaye en vain de les séparer, choquée par sa force alors qu'ils s'y mettaient à trois, ressentant un sentiment oppressant.

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  Mais Midareta repousse un des enfants qui rentre dans Tsukinoko dans leur chahut et elle tombe à la renverse, sans l'avoir vu venir dans cette panique déconcertante.

  Ils s'arrêtent d'un coup, mais Midareta devient fou de rage et de peur en la voyant à terre, qui saignait sans s'arrêter. Les enfants en profitent pour s'enfuir en portant leur ami.

  De son c?té, Midareta se met à trembler de rage. Un brusque souffle balaye le terrain, jusqu’aux enfants en les faisant tomber. Tsukinoko se protège du souffle et l’ambiance terriblement malaisante la prend aux tripes. Comme si une présence maléfique avait pris possession du terrain.

  Alors qu'elle rouvre les yeux, un chakra terreux tourbillonnait autour de Midareta, qui était à quatre pattes devant elle et grognait comme une bête sauvage en direction des enfants. Ces derniers étaient tétanisés à terre et n'osaient plus bouger. Avant qu'elle ne puisse l'atteindre pour le calmer, le petit démon bondit à toute vitesse sur eux. D’un simple coup de main, il les envoie valser et elle les rattrape à temps avec son chakra avant qu'ils ne s'écrasent contre la grille à l'autre bout du terrain.

  - Midareta ! hurle-t-elle.

  Kimaru tentait d’assimiler ce qu’il se passait, tout était si rapide. Midareta continue à grogner, presque rugissant avec son chakra, vers les enfants inconscients. Il se tourne vers Tsukinoko brusquement. Son visage était métamorphosé, elle s'horrifie devant ses yeux noirs qu'elle reconnaissait très bien, et reste pétrifiée. Il avance jusqu’à elle, nez à nez.

  - G?me... suffoque-t-elle. Mi-Midareta !

  Midareta se laissait dépasser par le Chacal démoniaque à cinq yeux. Tsukinoko n'arrive pas à réagir, bouleversée.

  Il recule finalement puis court vers les enfants, mais alors qu'il bondit encore, des totems de bois le plaquent au sol et lui mordent les membres pour l'immobiliser. Kimaru, à l’entrée du parc, venait de lancer sa technique.

  Tsukinoko reste pantoise, ne comprenant plus la situation ni comment il pouvait réussir à le ma?triser. Kimaru reste concentré jusqu'à ce que Midareta se calme, finissant par s’évanouir en dissipant le surplus de chakra démoniaque. Le calme revient et ils respirent enfin.

  - Je ne comprends pas, le sceau est censé éviter ceci, souffle-t-il choqué.

  - Midareta... sanglote-t-elle déboussolée.

  Tsukinoko voulait se relever pour aller le voir mais Kimaru enferme l’enfant dans une cage en bois et la calme d'une main sur son épaule.

  - ?a va aller ?

  - Oui... Mais- Il- Comment...

  - Je reviens, surveille-les.

  Il s'éclipse aussit?t, laissant Tsukinoko en état de choc et va prévenir le Chef lui-même. Ils reviennent une dizaine de minutes plus tard et Tsukinoko était allée voir les enfants qui restaient évanouis.

  - Tsukinoko, que s’est-il passé ?

  Elle se relève devant Haruo, Kimaru, et deux membres de l'équipe médicale.

  - Amenez les enfants à l'h?pital, ordonne Haruo aux hommes. Il vaut mieux qu'ils n’aient aucun souvenir de cet incident.

  Elle repousse un des médecins qui s'avance vers elle et s'essuie le visage du revers de la manche, et ils s'en vont alors avec les trois enfants. Mais Haruo s'impatiente après avoir cru à une catastrophe et insiste.

  - Tsukinoko !

  - Quoi ?! crie-t-elle. J'en sais rien, le sceau n'est pas censé empêcher ?a putain ?! répète-t-elle. Quel sceau déjà ?!

  - En temps normal, soupire-t-il. Heureusement que Kimaru était avec toi.

  Haruo va voir Midareta et fait signe à Kimaru d'annuler sa prison. Ils s'avancent et attendent des explications alors que Haruo ausculte le ventre du petit pendant qu'il est encore inconscient.

  - Le sceau est toujours là, mais il semble se fragiliser avec le temps. Et nous n'avons malheureusement pas la clé. Je vais demander à appliquer un second sceau par-dessus pour contenir tout ?a, mais il faudrait qu'il apprenne à gérer son énergie.

  - Il faudrait peut-être le faire surveiller à l'Académie ? propose Kimaru.

  - C’est une bonne idée. Le second sceau devrait tenir quelques années supplémentaires. Tsukinoko, je t'avais pourtant demandé d'être vigilante avec lui, s'agace Haruo.

  - Mais... souffle-t-elle.

  - Il s'est énervé lorsqu'ils s'en sont pris à elle, Chef, la défend Kimaru.

  - Il n'avait pourtant jamais réagi comme ?a avant malgré les moqueries qu'il re?oit. Il a un c?ur trop bienveillant, soupire-t-il. Tsukinoko, dorénavant tu vas garder tes distances avec lui.

  - Jamais ! s'offusque-t-elle. Il est déjà seul, tu t'en contre fou de lui, je vais pas l'abandonner ! C’est vraiment lui le démon alors ? Comme...

  Elle.

  Haruo se relève et réfléchit un instant, il n'avait pas non plus envie de les séparer mais il avait compris que Midareta avait réagi de la sorte car une personne chère pour lui était en danger, et s'était laissé emporter. Il n’y avait pas le choix, il valait mieux que Midareta reste seul pour éviter un nouveau débordement. Il tourne le dos à Tsukinoko pour garder ses positions et s'exclame.

  - Midareta rentrera à l'académie à la rentrée prochaine, directement dans la promotion de ceux de son age. D'ici-là, tu vas prendre tes distances sans le brusquer et vous couperez les ponts lors de son entrée, au plus tard. Sois prudente, il faut à tout prix éviter que le sceau ne se brise, au beau milieu d’Hanamaru. L'isoler et le garder sous surveillance à l'Académie sera la meilleure solution. Est-ce clair ?

  Tsukinoko ne dit rien, furieuse, impuissante. Alors que Midareta est soigné à l’h?pital, Kimaru revient la voir avant de partir pour la rassurer et lui dévoiler la vérité ; Midareta avait hérité, encore bébé, de la possession de son père suite à son assassinat pour ne pas tuer le Gardien, mais le garder sous contr?le, notamment le sien.

  Tsukinoko se réveille à l'aube, après avoir passé la nuit terriblement inquiète que le petit Midareta doive garder ce monstre en lui, perdue dans ses mauvais souvenirs.

  Pour se changer les idées, elle part chasser pour profiter des dernières journées avant l'automne, et met à laver sa tenue de combat plein de sang. Elle enfile un ensemble noir près du corps et se fait une tresse sur le c?té. Pieds-nus et son arc à la main avec quelques flèches, elle traverse la forêt sacrée Naka avec Yukihyō, sorti de son sommeil.

  Ils s'enfoncent tous les deux dans la forêt, Tsukinoko accroupie derrière sa tête. Ils évoluent pendant presque une heure avant que Yukihyō ne sente un sanglier devant. Il s'arrête en le pointant du nez et Tsukinoko l'entend grogner. Elle brandit silencieusement son arc, bloque sa respiration. Elle lache sa flèche en étant parfaitement immobile. Elle atteint le sanglier en plein dans le mille qui s'effondre immédiatement.