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6. Lexamen dentrée

  


      
  1. L’examen d’entrée


  2.   


  Deux mois s’étaient écoulés depuis le premier entra?nement avec Haruo Sato, chef d’Hanamaru. En fin de matinée, ce dernier profitait de la pause déjeuner pour discuter avec les professeurs principaux de l'Académie qui avaient organisé dans la matinée l'examen d’entrée, que presque tous les élèves avaient réussi.

  La fin de la grille de notation était dédiée à l’examen pratique, qui avait eu lieu ce matin. Il souhaitait qu’elle soit définitivement raccordée avec les autres élèves de son age.

  Une heure plus tard, assise à la place du Chef dans son bureau après l’évaluation, Tsukinoko se tournait les pouces, se demandant s'il la testait car elle ne progressait pas.

  - Félicitations. Tu vas pouvoir commencer à aller en missions maintenant, sourit-il en entrant.

  - Sérieux ? J'ai réussi ?! crie-t-elle à en faire s’envoler les colombes dans la cour.

  - Oui. Tu as fait de gros progrès. Tu le dois à tes efforts, lui répond-il fièrement. Je vais te mettre dans une brigade avec un adjudant et deux autres jeunes soldats. C'est lui qui sera responsable de ta formation dorénavant et tu iras avec a brigade faire des missions.

  Après avoir épluché tellement de rapports et d'ordres de missions, Tsukinoko allait enfin en vivre une. Mais elle se demandait pourquoi ce n'était pas lui qui continuerait à s'occuper d'elle. Trop occupé pour partir en mission, il sacrifiait déjà plusieurs heures par jour depuis des mois pour s’occuper d’elle.

  - Sacrifier ? s'offusque-t-elle. Je suis un boulet c'est ?a ?! Et maintenant quoi ? Toi aussi tu vas m'abandonner c'est ?a... dit-elle en baissant la voix.

  - Je ne t'abandonne pas mon petit, dit-il en posant la main sur sa tête. Je te confie à un nouveau ma?tre de confiance. Tu pourras venir ici quand tu veux, sourit-il. Je suis responsable de toi, je t'ai expliqué comment tout fonctionne. Et tu as ta place à la Résidence, tu le sais.

  - Bah... C'est vrai ? se calme-t-elle. Je peux venir te voir ?

  - Ne me dérange pas en plein travail.

  Pour détendre l'atmosphère, le Chef lui confie le brassard bleu marine, symbole de l’obtention du dipl?me, que tous les jeunes soldats portaient. Un brassard blanc aurait été plus saillant avec sa tenue, comme les barrettes qu’elle portait tous les jours, mais le Chef ne cède pas et elle s’en va sans refermer la porte derrière elle.

  Tsukinoko avait un appétit énorme, et en ayant marre de manger des nouilles et des plats préparés malgré l'aide d’Haruo, elle s’était forcée à se débrouiller seule et apprenait sur le tas. Elle avait quelques fois essayé de refaire les plats que lui préparait sa mère, mais il manquait toujours quelque chose.

  Le soir même, rassasiée après avoir réussi une nouvelle recette, elle partit s'allonger sur les transats de sa terrasse pour regarder les étoiles et partager la bonne nouvelle avec son fidèle ami. Anxieuse mais bouillante d’impatience.

  - Tu as l'air de te plaire ici finalement, se rassure Yukihyō.

  - Ouais mais je serai avec d'autres élèves, dans ma propre brigade. Et si on s'entend pas ? Ou qu'ils sont chiants ?

  Il rigole et pose la tête sur ses genoux.

  - Peut-être que vous allez devenir amis, qui sait. Tu voulais être amie avec toute créature que tu rencontrais quand t'étais petite, ricane-t-il.

  - M’ouais, songe-t-elle. J'en ai marre d'être toute seule Fréro... Je m'ennuie, j'aimerais bien m'amuser comme les autres enfants de mon age, avoir des copines aussi... dit-elle timidement. Ils disent que je fais bébé !

  Il se met à ronronner pour la réconforter, la tête posée sur ses genoux. Tsukinoko s'était toujours confiée à ses félins, ne leur cachant rien, et ils savaient comment la rassurer. Elle observait le ciel étoilé, les yeux brillants d'excitation pour sa première mission qui l'attendait dans quelques jours.

  Le soleil était à peine levé que Tsukinoko était déjà affairée. Ses longs cheveux coiffés d’une tresse qui retombaient sur son épaule, longue jusqu’aux hanches, habillée d’un cycliste noir en dessous d'une jupe violet foncé, d’un kimono court noir et violet, elle enfila une ceinture d’équipements militaire et son harnais avec ses sabres, puis parti à l'heure pour la cérémonie de remise des dipl?mes.

  Il y avait des élèves avec leurs familles, le Chef sur l’estrade avec les professeurs et les Adjudants futurs chefs de brigades. Chaque étudiant était félicité par l’assemblée, puis vint son tour.

  Un silence hésitant s'ensuit au moment des applaudissements, les regards insistants parlant d’eux-mêmes. Tsukinoko ne dit rien et retourna à sa place avec un terrible malaise, admirant son dipl?me dans son coin.

  Fière d'elle.

  La cérémonie finie, le Chef était occupé avec les familles qui venaient le voir et Tsukinoko préféra partir.

  Curieuse, elle fit le tour de l'Académie et arriva sur le terrain d'entra?nement de l’école. Elle s’amusait à améliorer ses lancers d’armes sur les rondins d'entra?nement lorsque des rires résonnèrent derrière elle.

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  Cinq jeunes dipl?més la regardaient, l’air supérieur, leur dipl?me en main. Rouge de timidité, elle ne réagit pas et ils sautèrent alors par-dessus la grille pour la rejoindre d'un pas assuré, puis l'un d'eux lance en allant récupérer les lames plantées dans le rondin.

  - Eh toi, t'es arrivée première de la promo alors que t'as jamais été en cours, comment t'explique ?a ?

  Surprise, Tsukinoko ne savait pas quoi répondre, et se contentait de les dévisager en tripotant nerveusement sa tresse. Un des gar?ons approche d'elle, d’une tête plus grand, et lui arrache son dipl?me des mains.

  - N’empêche... ?a fout les boules, on a travaillé dur nous ! s'écrie-t-il.

  - T'as des privilèges juste parce que le Chef est responsable de toi, ricane un autre. C'est mon père qui m'a dit ?a. Tu vaux pas un clou !

  Frustrée, elle fixait ses pieds, mais le premier exigeait une explication. Il n’obtint pas de réponse alors que Tsukinoko ne savait comment se comporter, pour la première fois qu’elle interagissait avec des enfants de son age.

  L’autre gar?on pesta avant d’avancer d’un pas franc, ses lames en main. Pensant qu’il allait les lui rendre, Tsukinoko tendait les mains, mais deux des enfants en profitent pour la saisir par les poignets. Ils se retrouvent plaqués à terre, et deux autres sautent à leur tour sur elle. Tsukinoko allait dégainer ses sabres, mais la voix du Chef gronda dans sa tête. Mauvais et prêts à en découdre, les gar?ons la poussent sur un des rondins et deux se dépêchent de lui attacher les mains dans le dos, autour du pilier. Un des enfants étire sa longue tresse au-dessus de sa tête, retenue par une lame planté dans le rondin.

  - T'as l'air fière de tes cheveux, hein ? ricane-t-il.

  - Pourquoi vous fa?tes ?a ? s’affole-t-elle.

  - C'est ta récompense pour ton faux dipl?me !

  Son dipl?me est déchiré en deux, puis piétiné devant ses yeux. Ils se marraient entre eux en reculant de quelques pas pour se mettre en position de tir, alors que la colère et l’incompréhension la gagnaient.

  Une lame se plante à c?té de la tresse. La seconde la loupe de quelques centimètres, la troisième brise une des trois mèches de la tresse sous le chouchou. Quelques cheveux s’envolent au vent et Tsukinoko voit rouge. Elle s’agite brusquement pour se défaire, alors que la lame suivante fr?la dangereusement son oreille. La rage se mêlait aux larmes, qui dévalaient son visage plein de frustration.

  - Cassez-vous ! crie-t-elle.

  - Bouh, elle chiale en plus ! rigole l’un d’eux.

  - Pourquoi tes cheveux sont aussi longs ? demanda Tsukinoko blottie contre son père, qui lui lisait une histoire au lit.

  - Cela... Lorsque j'étais jeune, avec mon frère cadet, nous combattions ensemble pour tenir contre les barbaries ennemies. Un jour, nous f?mes le pari que le premier de nous deux qui perdrait un combat devrait se couper les cheveux. La longueur de nos cheveux attestait de nos prouesses. Cependant, mon frère décida de couper les siens quelques années plus tard, pour être plus à l'aise en combat, car il marchait presque dessus. Et, le lendemain... Il mour?t.

  Tsukinoko resta estomaquée, peinée, et se cacha derrière sa dense chevelure.

  - Alors Papa n'a jamais perdu ?

  - Jamais.

  - Waouh... souffla-t-elle. Dis Papa, tu pourras dire à Maman de plus couper mes cheveux ? Pour qu'ils soient longs comme Papa ! cria-t-elle fièrement. Je deviendra forte comme toi et je perdrais jamais !

  - J’en suis certain, Hōseki.

  Le dernier poignard jeté est dévié par le brusque souffle de l’aura violacée de Tsukinoko qui ondulait autour d’elle. L’air s’était alourdi subitement, et les gar?ons ne bougeaient plus, tétanisés par son regard noir.

  Tout à coup, un agent masqué de la Colonie saute entre eux, faisant face aux gar?ons. Il avait l'air du même age mais ses cheveux gris laissaient planer le doute. Habillé entièrement de noir avec des protections de combat, son masque de porcelaine était orné de traits rouges, et il portait lui aussi un tant? accroché dans le dos. Surprise mais perplexe, Tsukinoko se calme et son aura s’évapore.

  - Vous n'avez pas mieux à faire ? lance-t-il au groupe de trouble-fêtes. Vous venez d'être dipl?més et c'est à ?a que vous servent vos compétences ?

  - Un agent ? s’étonne le plus grand apeuré. Elle a des gardes du corps !

  - On est mal ! s'affolent-ils.

  - Je ne suis pas son garde du corps, soupire-t-il. Mais lorsque des imbéciles s'en prennent à des innocents, je me dois de prendre leur défense. C'est là le devoir d'un soldat. Mais vous ne semblez pas l'avoir compris. Vous méritez de retourner sur les bancs de l'Académie.

  - Nan mais lui... Pour qui il se prend ?! s'énerve-t-il.

  - Si votre rival vous bat, c'est que vous n'avez pas fait assez d'efforts ! crie un second gar?on qui avait sauté à c?té de la Colonie. Retournez vous entra?ner, la fougue de la jeunesse n'attend pas ! N'est-ce pas, Kak-

  - Tais-toi Ma?, souffle l’agent.

  - C'est vrai que tu as ton masque, marmonne-t-il nerveusement. Les gars, crie-t-il, n'abandonnez jamais et-

  - Merde, c'est quoi ces clowns ? souffle l'un. Allons-nous-en, c'est plus marrant !

  - Pourrie gatée ! crie le dernier à Tsukinoko avant de détaler.

  Partis en courant, Tsukinoko les suivait des yeux alors que l’agent la détachait. Leur arrivée l’avait perturbée mais elle ne comptait pas en rester là avec ses assaillants. Ma? surgit juste devant son nez et les gar?ons lui échappent. Il avait des sourcils épais et une coupe au bol ringarde, vêtu d’une combinaison orange moulante. Le pouce levé et toutes dents dehors, il crie à nouveau.

  - Pour vous servir, mademoiselle !

  Elle grimace devant son air balourd avant de sécher ses larmes et défaire tristement sa tresse, pendant que l’agent ramassait son dipl?me.

  - Ah ! crie Ma? en bondissant vers son ami. Maintenant que nous sommes ici, mesurons nos forces, comme au bon vieux temps.

  - Pas maintenant.

  - Nous sommes arrivés juste à temps pour l’aider ! Le danger est écarté, maintenant, en garde !

  - Je n’ai pas le temps pour ?a, soupire l’agent l’air lassé. Et ce n’est pas elle qu’on est venus sauver de la catastrophe, plut?t eux d’elle... soupire-t-il. Toi, le Chef a pourtant été clair, tu dois éviter de t’attirer des ennuis.

  - Mais j’ai rien fait ! rétorque Tsukinoko offusquée. Jījī dit toujours que je dois éviter les problèmes, et pas utiliser mes techniques sans lui, mais c’est pas ma faute !

  - Jījī ? s’étonne Ma?.

  - Oui Jījī. J'ai oublié son vrai nom... grimace-t-elle en se grattant la tête. Jījī le Chef, hausse-t-elle les épaules.

  - Chef ? C’est toi la disciple du Chef ?! s’effraye Ma? en reculant d’un pas, ignare de son identité jusque-là.

  - Ouais, menace-t-elle d’un faux air psychopathe. Maintenant cassez-vous, j’ai des affaires à finir, lance-t-elle en filant sur les pas du groupe de gar?ons.

  - Oh reste-là, soupire l’agent en la retenant in-extremis par l’épaule. Rentre chez toi, Tsuki...noko, T’en as assez fait.

  - Quoi ?! Vous m’emmerdez, vous comprenez rien ! s’énerve-t-elle. Un vieux ‘agent qui se prend pour je sais pas qui et un gros lourd, mêlez-vous de vos affaires !

  Ils grimacent tous les deux, vexés, alors que Tsukinoko s’enfuit. Elle sent l’agent sur ses talons, et préfère rebrousser chemin pour rentrer, comprenant qu’il valait mieux éviter les ennuis.

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